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Le - Vraie condamnation pour le faux gendarme qui avait maltraité son enfant

Loire-Atlantique : vraie condamnation pour le faux gendarme qui avait maltraité son enfant

Un jeune père de famille vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour violences sur sa fille et… port illégal d’un uniforme.

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En avril 2023, le prévenu s’est présenté à la gendarmerie de Saint-Nazaire dans une tenue… de gendarme ©photo d’illustration TZ / Actu Lyon

Par Rédaction Guérande

Publié le 23 mai 2024 à 6h37

Jeudi 16 mai 2024, le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire a rendu son jugement dans l’affaire du père de famille, âgé de 22 ans, poursuivi pour violences sur sa fille et port illégal de l’uniforme de gendarme.

Retrait de l’autorité parentale

Le prévenu a été reconnu coupable de ces deux délits et condamné à huit mois de prison avec sursis probatoire de deux ans. Son autorité parentale lui a été également retirée. 

Son procès avait eu lieu le 2 mai dernier. À la barre, ce Nazairien au visage blême avait parlé peu et faiblement.

En avril 2023, sa compagne et lui – aidés par une association pour leur précarité – s’étaient rendus aux urgences pédiatriques de Saint-Nazaire.

Leur fille, née le 10 octobre précédent, portait des hématomes sur le visage.

« C’était pour rigoler »

Déjà, des traces aux deux poignets avaient été remarquées médicalement le 1ᵉʳ février.

Lors de l’audience, le père avait affirmé : « Je n’ai jamais violenté un être vivant, même pas mon chien », admettant quand même :

« J’ai pu faire des marques à ma fille, car je la saisissais par les poignets pour lui faire faire des sauts de kangourou. C’était pour rigoler. »

La présidente s’était montrée sceptique : « S’il y a des traces, c’est que vous ne l’avez pas fait qu’une seule fois et elles ne peuvent provenir d’une simple rigolade ». 

À la barre, comme lors de sa garde à vue, le papa n’a convaincu personne en disant que les hématomes avaient été causés par « sa tétine ».

Lors de l’expertise, le médecin avait affirmé qu’ils étaient dus à « un objet contondant ». Lequel ? Ni l’enquête ni la présidente, malgré son insistance à l’audience, n’ont permis de le savoir.

Le prévenu, père d’un petit garçon depuis octobre dernier, avait campé sur ses positions. 

Il demande à être pris en photo avec des motards

Il était également poursuivi pour le port illégal d’un uniforme, suite à la plainte déposée par la Région de gendarmerie des Pays de la Loire.

En avril 2023, sous contrôle judiciaire du fait des violences présumées, il s’était présenté pour acquérir des écussons, à la gendarmerie de Saint-Nazaire, dans une tenue… de gendarme.

Le 13 juillet, il circulait à vélo, dans la même tenue, demandant à des motards d’être pris en photo avec eux.

Sur les réseaux sociaux, il apparaissait certes en tenue, mais surtout avec une arme de poing. 

Lors de la perquisition de son domicile, les enquêteurs avaient retrouvé des vêtements d’uniforme, des écussons, dont un du GIGN et des armes de poing.

Lors de l’audience, le mis en cause avait déclaré qu’il souhaitait entrer dans l’armée, mais qu’il a été refusé du fait d’un problème d’audition. Il avait parlé « de collections ». 

Si l’expertise médicale a mis en exergue « une immaturité », elle n’a pas révélé de maladie mentale.

MMatthieu Herla, avocat de l’association Ad hoc assistant la fillette, avait regretté que le père nie les faits de violence :

« Soit, il ment, c’est grave, soit on ne sait pas ce qui s’est passé, c’est encore plus grave. »

Le procureur avait renchéri : « En avril, ce papa était seul avec l’enfant, donc seul à pouvoir commettre les blessures », mentionnant que le prévenu, victime de violences paternelles au cours de son enfance, avait été condamné en 2020 pour « violences sur ascendant ». 

« Je maintiens ma version »

MNawel Durand-Kasmi avait plaidé la relaxe pour les blessures « au bénéfice du doute ».

Selon l’avocate de la défense :

« Rien au dossier ne caractérise les violences reprochées. Un objet contondant ? Lequel ? »

À ses yeux, le prévenu ne se rendait pas compte de sa force en jouant avec sa fille. 

En ce qui concerne le port de l’uniforme, elle avait précisé que son client « était fasciné et vouait un profond respect à la gendarmerie », ajoutant « qu’il n’avait pas réitéré depuis les faits ».

Ayant la parole en dernier, le mis en cause avait déclaré : « Je maintiens ma version ». Le tribunal de Saint-Nazaire ne l’a pas crue…

Source : actu.fr

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