Violences conjugales : le Groupe d’Action Gay et Lesbien du Loiret forme des gendarmes de toute la France
Depuis plusieurs mois, le GAGL45 intervient lors de formation de gendarmerie dans le cadre du Grenelle des violences conjugales. Contrairement aux idées reçues, les personnes LGBT+ y sont également très exposées, mais n’en parlent que trop peu.
Publié le 24/02/2021 à 12h21
« La violence conjugale concerne TOUS les couples ». Le Groupe Action Gay et Lesbien d’Orléans attirait déjà l’attention sur les violences conjugales au sein des couples LGBT+ il y a six ans avec une campagne de prévention sur le sujet. Aujourd’hui, l’association loirétaine est sollicitée pour sensibiliser les forces de l’ordre sur ce même sujet. Depuis plusieurs mois, ils mettent en place des ateliers de formation au sein de la gendarmerie dans le cadre du Grenelle des violences conjugales lancé le 3 septembre 2019,
Quatre formations ont déjà eu lieu, et six autres sont prévues à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Une première victoire pour le groupe d’action. « Les démarches sont déjà complexes pour une femme hétérosexuelle victime de violences conjugales. Pour les lesbiennes, c’est encore plus compliqué d’être accompagnées ».
Même problème au sein des couples gays, d’autant plus que les hommes battus constituent une réalité encore trop méconnue. « On ne parle jamais de ces violences, ce qui fait qu’elle ne sont pas prises en compte », expliqueChristian Desportes-Guilloux, le référent Prévention des discriminations anti-LGBT+ au sein du Groupe Action Gay et Lesbien Loiret.
« Quand quelqu’un devait aller porter plainte, on préparait le terrain »
Dans un premier temps, l’association a présenté sa campagne à l’Assemblée Nationale, sous l’impulsion du député LREM de la Charente-Maritimes, Raphaël Gérard. Après les avoir vu à l’assemblée nationale, le capitaine Jean-Michel Breton, responsable de la formation intrafamiliale proposée par la gendarmerie, a contacté le GAGL45 pour former un gendarme par brigade sur cette problématique. L’association, qui accueille régulièrement des victimes qui, parfois, se plaignent de leur accueil en gendarmerie, apprécie la démarche. « Quand quelqu’un devait aller porter plainte, on préparait le terrain en téléphonant au préalable. Maintenant on a avancé là-dessus puisque nous avons un gendarme référent dans le Loiret ».
Lors des sessions de formation, le GAGL45 propose une « séquence sur la spécificité du monde LGBT » à des gendarmes pour qui il s’agit parfois d’un sujet « gênant ». Objectif : déconstruire les stéréotypes. « Durant 4 sessions et devant 25 gendarmes, on expliquait ce qu’était l’identité de genre, on évoquait l’orientation sexuelle et le vocabulaire à employer. On le fait de façon très interactive tout en les poussant à réfléchir sur la perception qu’ils ont des gens et de leur genre, car il y aussi des non-binaires et des intersexes » raconte le référent de l’association. Des sessions de formation efficaces puisqu’elles ont été récompensées par le ministère de l’intérieur à l’automne 2020.
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Romane Sabathier