Contrôle anti-délinquance : à Boigny-sur-Bionne, une « opération musclée » de la gendarmerie pour lutter contre les cambriolages
Publié le 25/10/2022 à 18h18
Slug, berger belge malinois, et son maître, du groupe d’investigation cynophile de Châteauneuf-sur-Loire, viennent de trouver du cannabis dans une pochette sous le siège d’un camion, lors d’un contrôle. © Alban GOURGOUSSE
Tout part d’une recrudescence des cambriolages en zone gendarmerie (villages et campagne) dans le Loiret. Afin de lutter contre cette délinquance, la préfecture et les gendarmes ont organisé un contrôle à Boigny-sur-Bionne, ce mardi 25 octobre.
Slug est excitée et ne tient plus en place. Elle a trouvé quelque chose. Cette femelle berger belge malinois de dix-neuf mois appartient au groupe d’investigation cynophile de Châteauneuf-sur-Loire. Avec son maître, elle fait partie de la trentaine de gendarmes dépêchés sur un contrôle anti-délinquance, en ce milieu d’après-midi, à Boigny-sur-Bionne. Et dans ce camion de livraison, elle a trouvé du cannabis.
« Dans le coffre, elle était à la recherche mais je l’ai vite trouvée intéressée », explique son maître. « Mais il y avait des colis, on ne sait pas ce que les gens mettent dedans. En la passant dans l’habitacle, elle s’est pliée en quatre pour essayer de trouver la source, de rentrer sous le siège. Une fois que le chien a détecté l’odeur, son travail, c’est de remonter le cône d’odeur pour arriver à la source. Et effectivement, il y avait des joints à cet endroit-là, dans une petite pochette fermée. »
Un hélicoptère au-dessus de Boigny-sur-Bionne
Parmi les gendarmes présents : la compagnie d’Orléans, l’escadron départemental de la sécurité routière (EDSR), la brigade de Chécy, le Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) d’Orléans, des réservistes opérationnelles, des membres de la brigade de recherche en civil et donc un maître de chien.
Par ailleurs, un hélicoptère de la section aérienne de Tours est venu en appui de cette grosse opération : « Il permet de repérer des comportements suspects ou en cas de refus d’obtempérer, de poursuivre la personne », explique le général de division Christophe Herrman, commandant la région de gendarmerie du Centre-Val de Loire et du groupement du Loiret.
La cause de ces contrôles (sur la base de réquisition du procureur) ? Les cambriolages. « Ils font partie des infractions que l’on surveille toutes les semaines », souligne de son côté Régine Engström, préfète de la région Centre-Val de Loire et préfète du Loiret.
« Nous nous sommes rendu compte que cela augmentait sensiblement. Notamment en zone gendarmerie (villages et campagne), où l’on est à + 40 % par rapport à l’année dernière, dans le Loiret. Donc, nous rejoignons les chiffres de 2019. D’où l’initiative prise par la gendarmerie de faire des opérations musclées. Il y en a trois par semaine depuis cinq semaines. Pour vraiment faire baisser les chiffres. Et cela marche déjà. Cela met une pression sur le terrain et c’était cela qui était visé. Dès qu’on détecte qu’il se passe quelque chose, on remet la pression pour être sûr de revenir à des chiffres plus normaux. »
« Ces contrôles doivent surprendre mais ils doivent également rassurer les concitoyens », ajoute le général Herrman. Depuis le début de l’année, les gendarmes ont contrôlé à peu près 113.000 personnes !
Jusqu’à six ans de prison pour des cambriolages
« Face à cette recrudescence, nous avons différents types d’investigation qui sont portés par les services de gendarmerie », conclut Céline Visiedo, qui représentait le parquet d’Orléans au contrôle de Boigny.
« Nous avons eu de gros dossiers conduits par la brigade de recherches d’Orléans et aussi par les pelotons autoroute et section de recherches qui mènent à une réponse pénale rapide, par la voie de la comparution immédiate. Et une réponse pénale ferme : nous avons eu récemment de très lourdes peines en matière de cambriolage, qui vont jusqu’à six ans d’emprisonnement avec du maintien en détention. Ainsi que des peines accessoires, c’est-à-dire l’interdiction de fréquenter le Loiret ou l’interdiction du territoire français pour les personnes de nationalité étrangère. »