Méru : Un jeune condamné à trois mois de prison ferme après l’attaque de la gendarmerie
Par Via L’Echo du Thelle -vendredi 23 avril 2021 10 h 19 min
Le 4 avril, un groupe d’individus avait attaqué la caserne des gendarmes avec des mortiers, des pierres et des bouteilles. Deux jeunes, l’un de 19 ans, et l’autre mineur, ont été condamnés.
« La nuit du 4 avril, c’était l’apothéose ! » Le capitaine Lincker fait un récit très précis des événements de cette nuit-là dans le quartier de la Nacre puis à la caserne de gendarmerie. « Déjà, le 1er avril, on rencontrait une opposition systématique« , explique-t-il à la barre du tribunal correctionnel, sous les yeux de Demba Traore, 19 ans, jugé, dans le cadre de la comparution immédiate, pour des violences sur les gendarmes et participation avec arme à un attroupement. Le gendarme évoque une première intervention, le 1er avril, alors que des jeunes mettent à sac une habitation. Il parle du caillassage qu’ils ont affronté, de la réaction des habitants qui se sont interposés et de la fuite des jeunes.
Quelques jours plus tard, le 3 avril, c’est un véritable guet-apens qui attend les gendarmes vers 22 h, toujours dans le quartier de la Nacre. Une trentaine d’individus les reçoivent avec des tirs de mortiers et des jets de pierre. « Il y a eu au moins une centaine de tirs de mortier, pas en l’air, vraiment dirigés vers les corps et les visages. Le tir était nourri, on était acculés. C’était une véritable scène de guerre« , poursuit le capitaine. Les gendarmes lancent des grenades lacrymogènes fumigènes mais rien n’y fait. Ils tirent des balles en caoutchouc. « Il y a eu une petite accalmie, on s’est repliés et heureusement car une dizaine de jeunes s’apprêtaient à nous prendre à revers.«
Les gendarmes méruviens demandent des renforts qu’ils vont attendre à la caserne. Mais vers 0 h 20, ils doivent de nouveau essuyer une attaque : des tirs de mortier, des jets de pierres et de bouteilles sur la caserne. Les jeunes sont dispersés par des grenades. « On n’est pas passés loin de la catastrophe ! Ils ont attaqué nos femmes et nos enfants, dans notre lieu de vie« , martèle le capitaine.
Des traces d’ADN sont analysées sur les pierres et une chandelle romaine ayant servi à cette attaque. Elles mènent tout droit à Demba Traore (pour la chandelle romaine) et à son ami mineur (pour les pierres). Les deux jeunes sont interpellés le 15 avril. Leurs versions ne vont pas cesser de varier, au fur et à mesure qu’elles seront contredites par leurs mères respectives ou par eux-mêmes. Demba finit par se tenir à une version : « j’ai trouvé un carton de mortiers près d’un buisson, j’en ai pris un mais c’était trop lourd et trop voyant, je l’ai laissé dans la rue« . Il explique que, à partir de 20 heures, il avait déambuler dans le centre ville de Méru avec son copain, à fumer la chicha dans des souterrains, à écouter de la musique… mais il nie farouchement avoir participé à l’attaque de la caserne, comme son compère. À l’audience, les magistrats le poussent dans ses retranchements, le mettent face à ses incohérences mais Demba s’obstine. « Votre théorie n’est à aucun moment crédible, ce n’est qu’un tissu de mensonges. De qui vous moquez-vous ? Personne ne vous croit. Fini les avertissements ! » lâche la procureure qui requiert six mois de prison ferme. Demba écopera finalement de 9 mois de prison dont 6 mois assortis d’un sursis probatoire mais sans mandat de dépôt à l’audience et il devra également effectuer un stage de citoyenneté.
P. H.-P.
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