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Le - Trois gendarmes jugés pour avoir laissé conduire un collègue ivre

Trois gendarmes jugés pour avoir laissé conduire un collègue ivre

Le chauffard avait fait deux morts en 2019, selon « Le Parisien ». Ses collègues sont accusés de ne pas l’avoir empêché de prendre le volant.

Les trois gendarmes sont accuses d'avoir laisse prendre le volant a leur collegue ivre.
Les trois gendarmes sont accusés d’avoir laissé prendre le volant à leur collègue ivre.© Lionel VADAM / MAXPPP / PHOTOPQR/L’EST REPUBLICAIN/MAXPP

Par LePoint.fr Publié le 19/08/2021 à 08h31

L’accident avait coûté la vie à un couple de retraités. Trois gendarmes ont été renvoyés en correctionnelle et seront bientôt jugés pour « abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne », selon les informations du Parisien, et risquent cinq ans de prison. Le 26 février 2019, ces trois gendarmes, qui n’étaient pas en service, avaient laissé repartir un collègue en voiture après un après-midi festif et alcoolisé à Bourgoin-Jallieu (Isère). Ivre, il avait alors renversé mortellement un couple de retraités. En comparution immédiate deux jours après les faits, le chauffard a été condamné à 18 mois de prison ferme pour homicides involontaires et a été radié de la gendarmerie.

Selon l’avocat de la famille des victimes, la décision de justice concernant les trois gendarmes, deux hommes et une femme respectivement âgés de 43, 38 et 39 ans, est « exceptionnelle au regard de la qualité de ces personnes puisqu’il s’agit de gendarmes dont nous savons qu’ils sont au premier plan pour veiller à la sécurité de chacun d’entre nous. »

Auprès du Parisien, il explique : « Ils ne devaient donc pas laisser un collègue prendre le volant avec 2,54 g d’alcool, avec tous les signes d’imprégnation alcoolique que cela représente. C’est une faute pénale, d’autant plus caractérisée que nous sommes en présence de gendarmes qui sont aguerris à pouvoir reconnaître et identifier l’alcoolisme. » La juge d’instruction estime également que les gendarmes auraient dû agir pour empêcher l’homme de prendre le volant, « en lui prenant les clés de son véhicule ou en contactant des supérieurs hiérarchiques ou les services de police. »

Non-lieu pour un quatrième gendarme

Lors du procès du chauffard, les trois enfants du couple de retraités s’étaient émus que les collègues ne soient pas inquiétés par la justice « alors qu’ils avaient eux aussi une responsabilité dans ce drame ». La procureure estimait à l’époque, selon le quotidien, qu’il n’y avait « pas d’infraction pénale à leur niveau » et que « leur responsabilité ne peut être que morale. »

Une plainte a été déposée par les enfants des victimes pour « homicides volontaires » et « non-empêchement de crime ou délit », avec un dépaysement du dossier à Grenoble, l’avocat considérant en effet que le parquet de Bourgoin-Jallieu « était trop proche des gendarmes visés par cette procédure ». Une première victoire pour l’avocat de la famille, déterminé à aller jusqu’au bout. « Nous irons jusque devant la Cour de cassation si cela est nécessaire », explique-t-il, pour que la qualification « d’homicides volontaires » soit retenue contre les trois gendarmes et contre un quatrième, qui a bénéficié d’un non-lieu car, arrivé tardivement cet après-midi-là, il pourrait n’avoir pas pu juger de l’état alcoolisé du chauffard.

Source : www.lepoint.fr

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