Trente-neuf véhicules détruits au cours du réveillon dans les A.-M.
Le début de soirée du 31, avec les premiers incendies à Nice, présageait du pire.La situation est finalement restée sous contrôle. 39 véhicules ont subi la loi des vandales ou des escrocs à l’assurance
À 23 h 30, le 31 décembre, au poste de commandement du commissariat Foch, à Nice, les visages sont tendus. Les incendies volontaires commencent à éclater dans les cités. Ici, on demande des renforts. Là, on réclame l’activation d’une caméra de vidéo-protection.
« Ce sont des jeunes très mobiles, difficiles à interpeller», confie le contrôleur général Marcel Authier, patron des policiers azuréens, téléphone rivé à l’oreille.
Le préfet Adolphe Colrat et le député -maire Christian Estrosi scrutent, crispés, les écrans de contrôle. La soirée avait mal débuté avec une première voiture incendiée dans le quartier de L’Ariane. La patrouille de police, venue sécuriser les pompiers, a été agressée. Un pied de parasol en béton, jeté d’un balcon, a détruit la voiture sérigraphiée. « C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de blessé», commente le contrôleur général Authier.
Le quartier des Moulins n’est pas en reste avec, ici et là, son lot de voitures et de poubelles en feu. Heureusement, par-delà le fleuve Var, la situation paraît plus calme.
À quelques minutes du passage à la nouvelle année, une première interpellation est annoncée route de Turin. « Yes we can ! », s’exclame Christian Estrosi à la fois satisfait et angoissé. Finalement, l’embrasement redouté ne se produira pas. L’activité nocturne sera soutenue pour les forces de sécurité, fourbues à la fin de leur service au petit matin. Mais rien de grave n’est à déplorer. Trente-neuf véhicules ont été réduits en cendre. Aucun blessé dans les rangs des policiers et des gendarmes azuréens. Seul un homme de 25 ans est sérieusement touché à Grasse, après avoir manipulé un pétard.
71 automobilistes positifs
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, après avoir interdit aux préfectures de communiquer le moindre chiffre, a levé le voile, hier en fin d’après-midi, sur le bilan national du réveillon : « 1 067 véhicules ont été incendiés entre mardi 18 heures et mercredi 6 heures du matin. Soit une baisse de 10,6 %».
Si la tendance nationale est à la baisse, ce n’est pas le cas sur la Côte d’Azur, puisque 26 véhicules avaient été incendiés lors de la Saint-Sylvestre 2012.
Le premier policier de France annonce « 35 véhicules détruits dans les Alpes-Maritimes ». Chiffre rectifié une heure plus tard par la préfecture (avec 39 véhicules, chiffre arrêté à 8 heures du matin). Celle-ci précise que « le phénomène est circonscrit aux zones de sécurité prioritaire », « à quelques foyers d’incivilités». Cela place le département parmi les plus touchés par le phénomène derrière le Nord (50 véhicules), le Bas-Rhin (50), le Rhône (49) ou le Val-d’Oise.
La préfecture des A.-M. qualifie néanmoins la Saint-Sylvestre, dans un communiqué, de « globalement paisible». En se félicitant de l’absence d’accident mortel. Les gendarmes du colonel Gael Marchand avaient installé 12 points de contrôle des automobilistes, tout en surveillant les grandes surfaces, les gares et Carros. « 2 000 véhicules ont été contrôlés. 71 personnes ont été contrôlées positifs à l’alcool ou aux stupéfiants »,annonce la gendarmerie. 71 personnes qui doivent penser aujourd’hui qu’elles commencent mal 2014.