THOUARS Thouars : « Devenir gendarme, c’était un rêve de gosse »
Thouars : « Devenir gendarme, c’était un rêve de gosse »
Publié le 16/04/2022 à 06:26 | Mis à jour le 16/04/2022 à 06:26
Philippe Barbier quitte la gendarmerie après vingt ans de service, dont douze à Thouars. Expert de la prévention, il va continuer à intervenir sur le territoire.
Séquence émotion l’autre soir à Louzy pour Philippe Barbier. En présence de nombreux collègues et amis, le jeune quinquagénaire a tiré sa révérence à la gendarmerie, après vingt ans de bons et loyaux services. « Devenir gendarme, c’était un rêve de gosse. Je voulais aider les gens », résume d’une voix douce ce solide gaillard natif d’Argenteuil, dans le Val d’Oise.
Le rêve a cependant mis du temps à devenir réalité. « Au départ, je n’ai pas pu faire carrière en raison de problèmes médicaux. J’ai donc travaillé treize ans dans la fonction publique, au sein d’un centre communal d’action sociale. Puis j’ai pu devenir réserviste, avant d’intégrer l’école de gendarmerie du Mans en 2003. »
« Un métier qui laisse des traces »Sa première affectation, à Bruyères dans les Vosges, n’est pas anodine. « C’est la brigade qui a géré l’affaire du petit Grégory. Vingt ans après, le souvenir de ce drame était encore très douloureux sur le territoire », raconte le gendarme. Sa fibre sociale s’avère alors précieuse. Elle l’est encore davantage lorsqu’il débarque à Thouars, en 2010. « Je visais la région Poitou-Charentes pour un rapprochement familial, mais je ne connaissais pas du tout les Deux-Sèvres ni Thouars, explique-t-il. J’avais juste eu le temps de voir le château sur Internet… »
Ce père de deux enfants (Tanguy, 21 ans, et Amandine, 18 ans), compagnon de Sandra, découvre alors un territoire « attachant où il fait bon vivre, avec un tissu associatif très dynamique ». Lui-même est d’ailleurs engagé bénévolement au sein du Thouars basket. En tant que gendarme, il se souvient notamment d’une intervention sur un accident peu banal avec trois voitures impliquées. L’inquiétude monte. « Mais sur place, on ne retrouve aucun conducteur ! En fait, c’est un frein à main qui avait lâché dans une rue pentue… » Les affaires, hélas, ne sont pas toujours aussi légères. « Annoncer à des parents la mort de leur fils de 17 ans, un 1er janvier, cela vous remue pendant longtemps, souffle Philippe Barbier. C’est un métier qui laisse des traces… »
30.000 personnes sensibilisées Au quotidien, sa priorité a donc toujours été la prévention, notamment dans le domaine des conduites addictives (alcool, stupéfiants, réseaux sociaux, jeux d’argent…), mais également des violences conjugales. Il intervenait dès que possible devant des jeunes et des moins jeunes, en classe, en entreprise ou dans des associations : « En douze ans, cela fait près de 30.000 personnes sensibilisées. »
Cette mission lui tient tellement à cœur qu’elle sera au centre de sa nouvelle vie. « J’ai le projet de créer une micro-entreprise pour intervenir auprès de différents publics. Il y a beaucoup de demandes, mais très peu de personnes qui peuvent y répondre dans le secteur. » Un nouveau départ vers une autre façon d’aider les gens.
Frédéric MICHEL
Journaliste, rédaction de Thouars