Sur l’accident de Saint Loup de Varennes… et pourquoi l’hélicoptère du Samu n’est pas intervenu ?
C’est la question qui était dans toutes les têtes ce samedi matin alors que les pompiers de Chalon sur Saône et de Saint Loup de Varennes s’activaient sur l’accident mortel qui aura coûté la vie à deux jeunes Saône et Loiriens.
L’hélicoptère de la gendarmerie nationale venu de Dijon aura à peine 20 minutes pour rejoindre l’accident de Saint Loup de Varennes.
Photo Laurent Guillaumé
Voir l’hélicoptère de la gendarmerie nationale être attendu comme un messie a eu de quoi surprendre ce samedi matin à Saint Loup de Varennes (lire l’article précédent). Une intervention héliportée qui est venue de Dijon ! alors que Chalon et son SAMU disposent d’un hélicoptère flambant neuf. Sauf qu’on ne fait pas ce que l’on veut avec ce que l’on a sous la main. La convention qui a permis l’installation de l’hélicoptère sur le toit de l’hôpital de Chalon empêche toute intervention de nuit. Pour des raisons techniques mais également bien entendu financières. En Bourgogne, aucun hélicoptère du SAMU n’est habilité à voler de nuit. Il faudra attendre d’ailleurs le 1er janvier 2015 pour que celui de Dijon soit équipé et doté de moyens financiers supplémentaires pour de tels vols. Faire voler de nuit celui de Chalon sur Saône obligerait à la création de trois postes supplémentaires pour cette seule option, multipliant par deux quasiment, le coût d’exploitation de l’hélicoptère. Une petite explication bien nécessaire afin d’éviter toute polémique inutile en ces temps de rigueur.
Laurent Guillaumé
Bruno Legourd vient confirmer les propos d’info-chalon.com
Au cours d’un point presse tenu ce samedi à midi, le directeur de l’hôpital de Chalon sur Saône est venu affiner des points évoqués ce matin.
Comme info-chalon l’évoquait dès ce matin 7h (lire notre article), après l’accident mortel de Saint Loup de Varennes (lire notre article), face à l’intervention de l’hélicoptère de la gendarmerie nationale, celui de Samu était bel et bien interdit de vol. Pour des raisons liées à la convention signée sur son exploitation tout simplement. Rappelons que le contrat qui lie l’hélicoptère du SAMU 71 à l’hôpital de Chalon porte sur 700 heures de vol annuelles avec un coût d’exploitation de l’ordre de 1,5 millions avec des autorisations de vol comprises entre 6h et 22h. En dehors de ces horaires, il lui est interdit de voler. Reste que devant la situation et dans le cadre de la renégociation des contrats pluri-annuels portant sur les trois hélismur de Bourgogne, à savoir ceux d’Auxerre et de Dijon, la question du vol de nuit a été posée.
La nouvelle convention permettra à l’hélicoptère positionnée au CHU de Dijon d’intervenir de nuit à l’échelle de la région toute entière. Bruno Legourd, en présence de Gilles Platret, est venu réaffirmer les propos que nous tenions dès ce matin sur l’ouverture au vol nocturne à partir du 1er janvier prochain.
Le cas de Chalon ne semble pas se poser en terme de vol de nuit pour des raisons évidemment budgétaires. L’exploitation nocturne de l’hélismur de Chalon doublerait le budget pour porter le coût d’exploitation vers 3 millions d’euros. Un coût difficilement supportable, lorsque l’on connaît toute la patience qu’il aura fallu pour obtenir une installation en Saône et Loire, au moins en journée.
Le directeur de l’hôpital de Chalon a profité de l’occasion pour rappeler que le nombre d’hôpitaux susceptibles d’accueillir l’hélismur de nuit ne sont pas nombreux. En Saône et Loire, les hôpitaux d’Autun et de Mâcon n’étant pas équipés en hélistation de nuit.
Laurent Guillaumé