Services publics mon amour ? C’est moins vrai…
Les Français restent attachés aux services publics, police et gendarmerie en tête. Mais ils sont prêts à réduire leur rôle pour payer moins d’impôts, selon un sondage BVA.
Les Français aiment les policiers et les gendarmes… et nettement moins les percepteurs des impôts. Qui en doutait ! Mais ce n’est pas là l’enseignement principal du sondage BVA réalisé pour l’Institut Paul Delouvrier, « Les Echos » et RTL. L’enquête mesure une assez nette dégradation de l’opinion des Français envers leurs services publics. L’amour, toujours. Mais ce n’est plus l’amour fou.
Les Français aiment les policiers et les gendarmes… et nettement moins les percepteurs des impôts. Qui en doutait ! Mais ce n’est pas là l’enseignement principal du sondage BVA réalisé pour l’Institut Paul Delouvrier, « Les Echos » et RTL. L’enquête mesure une assez nette dégradation de l’opinion des Français envers leurs services publics. L’amour, toujours. Mais ce n’est plus l’amour fou.
La satisfaction des usagers reste élevée, à 71% en moyenne. Le jugement est en revanche plus sévère pour le service public de l’emploi (42% d’usagers de Pôle emploi sont satisfaits) et pour la justice (52% de justiciables sont satisfaits). La tendance est à la baisse, à l’exception de la police et de la gendarmerie, seul domaine à progresser tous les ans depuis cinq ans. Dans l’éducation, la satisfaction chute de manière spectaculaire cette année, accélérant une tendance plus ancienne (-10 points par rapport à l’année dernière et -20 points sur cinq ans).
Ce jugement plus sévère s’accompagne d’un changement de regard. Quand on leur demande à quels services publics ils pensent spontanément, les Français ne mentionnent plus les grandes entreprises comme EDF. « Leur acception même de la notion de service public poursuit son évolution versun périmètre de plus en plus restreint (Etat et collectivités locales) », observe Gaël Sliman de l’institut BVA. EDF est ainsi deux fois moins spontanément associée à l’idée de « service public » entre 2005 et 2013.
Les Français sont aussi plus vigilants sur le coût des services publics. La priorité est au « moins d’impôts », et tant pis si cela s’accompagne de « moins de services publics ». Selon Gaël Sliman, « la crise et la prise de conscience de la nécessité de réduire les déficits, associée au ras-le-bol fiscal, conduisent les Français à arbitrer très majoritairement (63% contre 31%) en faveur d’une réduction des impôts plutôt qu’à une amélioration des prestations fournis par les services publics. »
C’est sur la Sécurité sociale (68%) et la collecte des impôts (62%) que les Français attendent des mesures d’économie. A l’inverse, ils souhaitent que les pouvoirs publics concentrent leurs efforts principalement sur l’emploi (64%), l’éducation (53%) et la santé (39%).
– Sondage BVA pour l’Institut Paul Delouvrier, « Les Echos » et RTL, réalisé par téléphone auprès d’un échantillon de 1.201 Français, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas).