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Le - Sécurité globale: feu vert du Sénat aux policiers armés hors service

Sécurité globale: feu vert du Sénat aux policiers armés hors service

Par Le Figaro avec AFP

Publié le 18/03/2021 à 19:54, mis à jour le 18/03/2021 à 21:53

Les policiers sont désormais autorisés à porter leurs armes dans les lieux accueillant du public lorsqu'ils ne sont pas en service.
Les policiers sont désormais autorisés à porter leurs armes dans les lieux accueillant du public lorsqu’ils ne sont pas en service. Gérard Bottino / stock.adobe.com

Le Sénat a adopté jeudi 18 mars, sans modification par rapport au texte de l’Assemblée nationale, la disposition du texte «sécurité globale» visant à autoriser le port d’armes par les policiers hors service dans les lieux accueillant du public, malgré l’opposition d’élus de tous bords.

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L’article prévoit que les policiers et gendarmes qui portent leurs armes en dehors de leurs heures de service ne peuvent se voir refuser l’accès aux établissements recevant du public (musées, théâtres, cinéma, centres commerciaux). Adopté «conforme» par les deux chambres en première lecture, il ne pourra plus être modifié dans la suite de la navette. Cet article de la proposition de loi «Sécurité globale» a été voté par 214 voix pour et 121 contre.

Une série d’amendements visant à sa suppression a été défendue sans succès par les groupes PS, CRCE à majorité communiste, et écologiste, des sénateurs du groupe RDSE à majorité radicale, ainsi que par le président centriste de la commission de la Culture Laurent Lafon et plus d’une vingtaine de cosignataires centristes, Les Républicains et Indépendants. «Décider de porter une arme n’est pas anodin», a souligné M. Lafon. «Quel sentiment éprouvons-nous si dans une salle de spectacle nous voyons à côté de nous une personne en civil qui porte une arme ? Est-ce que vous vous sentez rassuré, ou est-ce que vous vous sentez inquiet? La dernière chose dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est la présence d’hommes armés, sans qu’on le sache, dans les festivals, les bars, les clubs ou tous les établissements recevant du public», a affirmé Thomas Dossus (groupe écologiste).

«Un policier restera toujours un policier»

Cette disposition «soulève beaucoup de questions et pourrait même représenter un danger», a renchéri Sylvie Robert (PS) évoquant la possibilité d’un «accident», si une arme tombe ou est subtilisée. «Un policier restera toujours un policier, mais j’ose imaginer que lorsqu’il est dans une salle de spectacle et qu’il est là hors service, c’est aussi pour se détendre et apprécier l’art», a déclaré Laure Darcos (LR).

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a vigoureusement défendu la mesure, affirmant que si elle «existe, c’est aussi pour protéger les lieux de culture, les lieux de fête, qui sont des lieux visés par les terroristes». «Il y a aujourd’hui plus de 30.000 policiers au moins qui rentrent chez eux ou qui vivent en dehors de leur service avec leurs armes», avec l’autorisation de leur hiérarchie, a-t-il ajouté, soulignant qu’«il n’y a pas aujourd’hui de cadre légal»: «le gouvernement souhaite légaliser une pratique».

Source : www.lefigaro.fr

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