Sécurité : gendarmerie et police main dans la main
Hier, le préfet a signé avec les maires des deux villes une convention de coordination entre police municipale et gendarmerie nationale.
Dans le domaine de la sécurité publique, pas un semestre sans nouveauté en Libournais. Octobre 2011 : passage de témoin entre la police nationale et la gendarmerie pour maintenir l’ordre à Libourne. Mars 2012 : signature d’une première convention de coordination entre police municipale et forces de sécurité de l’État. Février 2013 : création d’une Zone de sécurité prioritaire (ZSP) qui englobe Libourne, Castillon-la-Bataille, Sainte-Foy-la-Grande et Pineuilh. Avril 2013 : inauguration du réseau de vidéosurveillance à Libourne. Août 2013 : livraison de pistolets à impulsions électriques à la police municipale de Libourne. Et hier, signature des nouvelles conventions de coordination entre police et gendarmerie, sur les communes de Castillon-la-Bataille et Libourne.
Collaboration au quotidien
« C’est nécessaire parce que le cadre juridique a évolué. Ces conventions ont encore plus de poids, plus de portée. Le suivi de la coordination devient mensuel, et même hebdomadaire, entre le maire et le commandant de la compagnie de gendarmerie, pour son organisation matérielle. Tous les ans, la convention de partenariat fait l’objet d’une évaluation. Et elle n’est plus reconduite de manière tacite mais volontaire, tous les trois ans », a expliqué le préfet de la région Aquitaine et préfet de la Gironde, Michel Delpuech. « Renouveau de la politique de sécurité », « approche partagée et convergente des autorités municipales et nationales », « collaboration étroite, permanente et quotidienne », « partenariat vivant et évolutif »…
Le maire de Libourne, Philippe Buisson, et le préfet de la Gironde, Michel Delpuech, ont fait assaut d’enthousiasme et d’explications lors de la signature de cette convention, en présence du colonel Ghislain Réty, à la tête du groupement de gendarmerie départementale, du commandant de compagnie Stéphane Procédès, de Philippe Dupuis, chef de poste de la police municipale, ainsi que de Jean-Louis Arcaraz, président du Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la Communauté d’agglomération du Libournais (Cali).
Pas question, en tout cas, de municipaliser les forces de sécurité. La convention le réaffirme en préambule : « En aucun cas, il ne peut être confié à la police municipale des missions de maintien de l’ordre. » Pas d’interpellation pour les municipaux donc. Ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. « Si j’ai doté les agents libournais de pistolets Taser à décharge électrique, c’est bien pour accroître la dissuasion. C’est une arme de prévention, voire de défense. Pas de coercition. D’ailleurs, le Taser n’a jamais servi », a souligné Philippe Buisson.
« Présence renforcée »
Plus les policiers municipaux participent aux missions de police de proximité, notamment de surveillance de la voie publique et d’îlotage, comme le stipule l’article 13 de la convention liant Libourne et l’État, plus les gendarmes « peuvent s’occuper de ce pour quoi ils sont faits : être des officiers de police judiciaire », a insisté le préfet.
Michel Delpuech n’a pas souhaité réagir aux propos du général Soubelet, numéro 3 de la gendarmerie nationale, qui, devant la commission parlementaire de lutte contre l’insécurité, le 18 décembre dernier, déclarait : « La délinquance et l’insécurité frappent au cœur de nos territoires, dans la ruralité profonde. C’est une dimension nouvelle qui n’existait pas il y a quelques années. »
« Je ne veux pas rentrer dans la polémique. Les premiers résultats de la ZSP sont encourageants. Les chiffres de la délinquance sonts stables, voire en légère baisse en zone rurale, a expliqué le préfet. La présence des gendarmes sur tout le territoire a été renforcée. » Peut-être parce que leurs actions sont mieux coordonnées avec celles des policiers municipaux.