« Ils avaient les mains blanches et ne pouvaient plus marcher » : sauvetage de trois jeunes Bordelais partis camper en jogging et baskets dans les Pyrénées
Publié le 31/10/2023 à 11h47
Écrit par Catherine Bouvet
Ce 30 octobre le peloton de gendarmerie de haute montagne d’Oloron-Sainte Marie a secouru trois jeunes hommes entre 17 et 20 ans en état d’hypothermie. Après une terrible nuit, ils ont réussi à joindre les secours. Mal équipés, ils avaient décidé d’aller camper à 2000 m pour découvrir le fameux lac du Montagnon dont la forme de cœur est très photogénique sur les réseaux sociaux.
L’histoire pourrait faire sourire, mais on a frôlé le drame ce 29 octobre en Béarn.
Les secours de haute montagne ont récupéré trois jeunes gens en hypothermie ce lundi 30 octobre vers 9 h 30, à 2000 mètres d’altitude. Sans équipement particulier, habillés en « jogging, baskets et pull à capuche« , trois jeunes Bordelais de 17, 19 et 20 ans étaient partis camper. Leur idée était de rejoindre le Lac du Montagnon d’Iseye, « vous savez ? Celui qui a la forme d’un cœur ! »
Une nuit de galère
C’est un gendarme du peloton de Gendarmerie de haute montagne qui raconte. « On a été prévenus par le Codis vers 6 heures du matin. Ils avaient un pourcentage de batterie très faible, je crois 10 %, et là-haut déjà ça ne capte pas très bien… Ils ont galéré à contacter les secours !«
« C’était de la panique : leur tente a pris l’eau, il y avait beaucoup de vent pendant la nuit : des rafales à 100 km/h », poursuit-il.
« Leur idée, c’était de dormir là, à proximité du Lac… Je pense qu’ils n’avaient pas regardé la météo… » Dans un sourire, le gendarme explique qu’ils ont pourtant « vu tout le monde descendre » alors qu’eux amorçaient leur montée… Apparemment, voir tous les randonneurs quitter les sentiers ne leur a pas mis la puce à l’oreille, ni les a empêchés de poursuivre leur projet.
Habillés de sweat-shirts, aucun vêtement technique, une couverture pour trois et la tente qui ne les protège plus ni de l’eau, ni du vent, les trois garçons trempés ont passé une nuit terrible en essayant de joindre les secours. L’appel passe au petit matin, in extremis, car la dernière batterie des trois téléphones était sur le point de se vider…
Hélico et équipe terrestre
Très rapidement, les secours s’organisent, mais les conditions météorologiques (beaucoup de pluie, de vent et une mauvaise visibilité) empêchent momentanément l’hélicoptère de décoller. Une équipe terrestre de deux secouristes du PGHM est envoyée sur place. Elle arrivera vers 9 h 30 au même moment que Dragon 64, car l’hélicoptère a pu profiter d’une mince fenêtre météo pour intervenir avec deux autres secouristes à son bord.
Et « heureusement ! », assure le gendarme, car les jeunes hommes étaient alors en hypothermie, après avoir été toute la nuit sous la pluie, avec une température avoisinant les 0°…
Les trois garçons étaient incapables de marcher. Ils avaient les mains toutes blanches.
Le peloton de Gendarmerie de haute montagne à la rédaction web de France 3 Aquitaine
Les secours arrivés sur place prennent en charge les trois jeunes gens entre 17 et 20 ans, « trois garçons, très mal équipés. Ils nous ont dit qu’ils ont mis six heures pour faire la montée depuis le parking qui se trouve à Aydius ».
On sentait qu’il n’y avait aucune préparation, ils avaient pris des oreillers dans la tente, ils avaient une glacière…
Le peloton de Gendarmerie de haute montagne à la rédaction web de France 3 Aquitaine
L’inconscience des trois jeunes citadins aurait pu leur être fatale. Il est utile de rappeler que la randonnée en montagne ne s’improvise pas, qu’il est toujours nécessaire de consulter les bulletins météorologiques et de s’équiper en conséquence pour des parcours adaptés à ses capacités.