Alpes-Maritimes : sauvetage de cinq canyonneurs dans la clue d’Aiglun
- Par Hugo Challier
- Publié le 09 juillet 2023
Samedi 1er juillet 2023, après le signalement d’une mère de famille, le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Saint-Sauveur-sur-Tinée, dans les Alpes-Maritimes, entreprend une mission de sauvetage de cinq victimes bloquées dans la clue d’Aiglun. Elles seront finalement récupérées saines et sauves, en état d’hypothermie. Retour sur un engagement qui aura duré près de 24 heures.
Samedi 1er juillet, à 21 h 40, le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Saint-Sauveur-sur-Tinée, dans les Alpes-Maritimes, reçoit un appel d’une mère de famille, inquiète de ne pas voir revenir son mari, ses deux filles et leurs amis de leur sortie dans le canyon d’Aiglun.
« Nous sommes immédiatement partis sur site. Nous avons d’abord dû nous assurer que ces personnes étaient toujours dans le canyon. Pour ce faire, nous avons vérifié les parkings à l’entrée et à la sortie du canyon et avons constaté que les véhicules étaient toujours présents », raconte le lieutenant Jérôme Bourrières, commandant du PGHM.
Une corde sur un rappel
Un survol de nuit à bord de Dragon 06, l’hélicoptère de la sécurité civile, est organisé pour localiser les victimes. « Malheureusement, l’étroitesse du canyon et sa profondeur ne nous permettent pas de localiser les cinq personnes, poursuit le lieutenant. Les secouristes se font donc hélitreuiller à l’entrée du canyon et se lancent dans le parcours. Mais le débit d’eau est trop important, et ils doivent faire demi-tour. »
Peu après minuit, les gendarmes décident d’attendre le matin pour reprendre les recherches. « Nous faisons un nouveau survol aérien tôt le matin, et nous découvrons une corde en place sur un rappel, relate le commandant du PGHM. Quatre secouristes se font alors hélitreuiller à proximité, car l’endroit est trop étroit. Ils rejoignent la corde et constatent qu’elle est neuve et correspond au matériel des personnes disparues. Les secouristes continuent dès lors leur progression dans le canyon dans des conditions difficiles. »
Les victimes sont découvertes derrière une cascade, dans une cavité rocheuse. La corde qui leur servait de progression s’est bloquée. Ils ne pouvaient ni remonter ni redescendre. « Nous retrouvons les cinq victimes dans un état d’hypothermie. Il y avait de la place pour trois personnes et, comme ils étaient cinq, les deux jeunes filles se sont mises à l’abri en dehors de l’eau, et les trois hommes allaient à tour de rôle dans l’eau. Ils sont ainsi restés douze heures dans une eau à 13 degrés. Comme l’hélicoptère ne pouvait pas venir les chercher, nous les remontons par hélitreuillage. Ils ont ensuite été pris en charge par un médecin pompier et emmenés à l’hôpital. »
Un conseil : vérifiez les échelles de débit
« Si vous voulez faire du canyoning, il convient de se renseigner auprès des professionnels du secteur sur le débit d’eau, conseille le lieutenant Bourrières. Vérifiez les échelles de débit à l’entrée du canyon, et prenez toujours une corde de secours. Le problème actuellement, c’est que nous avons une période de sécheresse sur tout le pays, mais dans l’arrière-pays niçois, nous avons connu des intempéries quotidiennes entre mai et juin. Certains cours d’eau ont donc des débits importants. »