Saint-Martin : 1,8 tonne de cocaïne saisie par la gendarmerie
- Par la lieutenante Floriane Hours
- Publié le 03 mai 2024
Alors qu’une opération « Place Nette » est en cours sur l’île, les militaires du commandement de la gendarmerie de Saint-Martin-Saint-Barthélemy ont découvert, mardi 30 avril 2024, 1,8 tonne de cocaïne à bord d’un hors-bord. L’enquête, diligentée par la JIRS (Juridiction Interrégionale Spécialisée) de la Martinique, se poursuit pour retrouver les trafiquants.
C’est une impressionnante quantité de drogue qui a été saisie ce mardi 30 avril 2024 sur la partie française de Saint-Martin. Sur cette petite île des Caraïbes, les gendarmes du COMGEND (Commandement de la Gendarmerie) de Saint-Barthélemy et Saint-Martin ont mis la main sur un hors-bord transportant 1,8 tonne de cocaïne. Répartie dans plusieurs dizaines de ballots, la drogue a été trouvée dans une embarcation aussi appelée « bateau-cigarette », très prisée des trafiquants pour sa puissance, sa vitesse et sa maniabilité.
Aucune immatriculation, aucun nom
C’est par un renseignement douanier que tout commence. Ce mardi 30 avril, les gendarmes de la Section de recherches (S.R.) de Saint-Martin sont informés qu’un déchargement de stupéfiants est en cours sur la plage de Sandy-Ground, un quartier de Marigot défavorablement connu des forces de gendarmerie locales. Rapidement, les enquêteurs se projettent sur cette bande de terre située entre la mer des Caraïbes et le lagon. Sur place, ils découvrent un hors-bord « beaché » (posé sur la plage, NDLR), repeint pour plus de discrétion en gris-bleu, ne portant ni nom, ni immatriculation, et paraissant à première vue particulièrement chargé. Pour les gendarmes de la S.R., il n’y a pas de doute, il s’agit de leur cible. Alors que les membres de l’équipage se sont déjà enfuis, les enquêteurs vont découvrir un impressionnant chargement.
Une valeur marchande estimée à 35 millions d’euros
Dans la cale du bateau, apparaissent devant eux plusieurs dizaines de sacs remplis de cocaïne. Pour sécuriser les lieux durant le déchargement, les enquêteurs appellent en renfort des gendarmes départementaux ainsi que le DSI (Détachement de Surveillance et d’Intervention), composé des militaires de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 11/9 de Villeneuve-d’Ascq, engagé sur l’île. Au total, pour boucler le périmètre et décharger la marchandise, une trentaine de militaires vont être mobilisés. Une opération conséquente, qui va permettre de sortir du bateau 1,8 tonne de cocaïne, dont la valeur marchande est estimée à 35 millions d’euros.
Un travail de coopération
Afin de retrouver les trafiquants, le parquet de Basse-Terre, en Guadeloupe, ouvre le jour même une enquête, confiée à l’antenne de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) de Saint-Martin, une unité mixte où travaillent quatre gendarmes et trois policiers. L’enquête, aujourd’hui pilotée par la JIRS (Juridiction Interrégionale Spécialisée) de Martinique, est toujours en cours, et les individus activement recherchés.
Sur la partie française de l’île, une telle saisie de stupéfiants n’était pas arrivée depuis 2021, date à laquelle plusieurs centaines de kilogrammes de cocaïne avaient été trouvées. Toutefois, au large de l’île et sur les territoires voisins, le phénomène est plus courant. « Il y a trois ou quatre mois, à 100 km de nos côtes, deux tonnes ont été saisies en mer par les gardes-côtes des British Virgin Islands (îles vierges britanniques, NDLR) », rappelle le colonel Maxime Wintzer-Wehekind, commandant du COMGEND de Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
Afin de lutter contre ce fléau, qui a connu une hausse de 5 % par rapport à 2021, la France, les Pays-Bas, qui possèdent l’autre partie de l’île, mais aussi les États-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres nations, ne cessent d’intensifier et de renforcer leur coopération.