Rouen, ville la plus touchée : la guerre aux cambrioleurs déclarée en Seine-Maritime
On l’appelle la coordination opérationnelle renforcée dans les agglomérations et territoires (Corat). Cette cellule réunit policiers et gendarmes pour mener des actions conjointes sur divers plans de la sécurité. En particulier sur les vols par effraction et les vols à main armée. C’est que les cambrioleurs n’ont pas de frontières.
Le début de l’année 2013 a connu une forte hausse du nombre de cambriolages en zone police, environ 400 par mois, indique le préfet de Seine-Maritime, Pierre-Henry Maccioni, qui a lancé un plan de lutte contre le phénomène et contre les vols à main armée, à la demande de l’État. On s’est ressaisi, on a stabilisé le nombre de faits qui connaissent même actuellement une diminution, à raison de 320 par mois, en moyenne. Idem en zone gendarmerie où le nombre de cambriolages est passé d’une centaine au début de l’année 2013 à environ 80 aujourd’hui.
Stabilité des vols à main armée
Malgré cette évolution, le département connaît une hausse de 9,1 % du nombre de cambriolages, « c’est moins que dans d’autres départements limitrophes qui enregistrent des hausses de 20 voire 36 % », note le préfet. Le nombre de vols à main armée connaît quant à lui une stabilité : au 31 août 2013, on dénombrait 162 agressions de ce type (dont 71 commis avec armes à feu et 91 avec des armes blanches), tandis que l’année 2012 en a connu 198 ; 2011 : 183 ; 2010 : 208 ; 2009 : 227 et 2008 : 145. Sur la période 2008-2012, le nombre de cambriolages a augmenté de 19,47 % en Seine-Maritime.
S’équiper en systèmes de vidéo-protection
Le plan anti-cambriolages et antivols à main armée comprend notamment une incitation pour les commerçants les plus exposés (buralistes, bijoutiers, supérettes…) à s’équiper en vidéo-protection.
Cela ne règle pas tout, mais la vidéo permet de contribuer à qualifier des faits et à leur donner une suite judiciaire, souligne le préfet.
La police et la gendarmerie ont également édité des documents en commun pour sensibiliser la population et donner des conseils de protection.
Rouen, ville la plus touchée par les cambriolages
C’est à Rouen que le nombre de cambriolages est en plus forte hausse, avec un pic de + 23 % en début d’année et une hausse toujours importante de +11 % actuellement. « Il s’agit de l’hyper centre-ville de Rouen, des commerces, ainsi que de la périphérie rouennaise », précise François Mainsard, directeur départemental de la Sécurité publique.
Le centre-ville est aussi touché par les vols à main armée, comme celui commis le 14 octobre 2013, dans la sandwicherie Subway, braquée pour la troisième fois. Au Havre, le nombre de cambriolages est en très légère diminution.
Le problème des cambriolages est pris à bras le corps par les forces de l’ordre : d’un côté, par la prévention, avec l’aide de référents ; de l’autre, par la répression et le déploiement de moyens d’enquête. Que ce soient en zone police ou en zone gendarmerie, la police technique intervient systématiquement sur des cambriolages, à la recherche du moindre indice. Policiers et gendarmes se retrouvent chaque semaine au sein de la cellule anti-cambriolage pour étudier les actions à mener, en observant particulièrement les zones les plus touchées.
Nous avons de forts taux de résolution et d’interpellation », précisent en chœur François Mainsard et le colonel Jean-Pierre Gesnot, commandant du groupement de Seine-Maritime de la gendarmerie nationale.
Tranquillité vacances toute l’année…
Parallèlement à la présence renforcée sur le terrain, l’opération « Tranquillité vacances » se déroule désormais toute l’année : elle permet aux personnes qui en font la demande de surveiller régulièrement leurs habitations, lorsqu’elles partent en congés. Du côté de Dieppe, le dispositif « Alerte commerces » par SMS, mené avec la Chambre de commerce et d’industrie, sera étendu. La gendarmerie veut aussi travailler davantage avec les 684 communes relevant de sa compétence dans le département, avec des alertes par courrier électronique pour prévenir des problèmes de vols dans les locaux techniques, les mairies etc.
Surveillance des commerces renforcée
Le traditionnel plan antivols à main armée, déjà activé par la police nationale, sera anticipé cette année en zone gendarmerie et commencera début novembre 2013, pour durer jusqu’au 15 janvier 2014.
Des réservistes de la gendarmerie seront mobilisés. Il s’agit d’accroître la surveillance auprès des établissements pouvant être les cibles privilégiées des braqueurs, alors que se préparent les fêtes de fin d’année et qu’il y a d’importants mouvements d’argent dans les commerces.
La police judiciaire et la section de recherche de la gendarmerie ont aussi leur rôle à jouer dans la lutte contre les cambriolages, pointant leurs efforts dans des cas particuliers et exploitant les traces relevées par les techniciens de la police scientifique. La gendarmerie a créé un poste de « référent recel » et un groupe anti-cambriolage de trois personnes, spécialisées dans les atteintes aux biens.
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