Rochefort-du-Gard : une seconde chance pour la gendarmerie
Truffée de malfaçons, la caserne construite, il y a trois ans, ne tient plus debout. Les locaux de service vont être réparés.
Les malfaçons sont nombreuses dans les constructions des locaux de service.
La mairie veut croire que le dossier de la réhabilitation de la gendarmerie de Rochefort sera réglé en début d’année prochaine. Pile avant les élections municipales, voilà qui relèverait du timing parfait. De bonne augure après des années de galère dans cette affaire. En effet, à peine deux ans après sa mise en service, la caserne, truffée de malfaçons, tombe littéralement en morceaux. En particulier les locaux de service.
Depuis décembre 2010, les onze personnels doivent supporter des conditions de travail exécrables, dues aux fuites dans le toit à chaque averse, avec des risques de courts-circuits et d’incendie à la clé. Sans compter que le bâtiment menace littéralement de s’effondrer. Une expertise du constructeur et actuel propriétaire des lieux, Vilogia (ex-Vaucluse logement) a montré qu’il manquait des éléments essentiels de ferraillage dans les murs porteurs du bâtiment. Il y a donc urgence à faire des travaux.
La menace d’un blocage des loyers
Mais voilà, l’affaire traîne en longueur depuis de longs mois, à cause d’une bataille d’experts. Faut-il raser le bâtiment ou le réparer ? Le rapport, rendu par l’expert judiciaire en avril dernier, laissait le choix entre les deux options. Mais qui allait payer les pots cassés de ce fiasco ? Rappelons que la caserne avait coûté plus de 2M€.
Xavier Sordelet, directeur régional de Vilogia Lassé de ne rien voir venir, Patrick Vacaris, le maire de Rochefort, a fini par brandir la menace d’une consignation auprès de la caisse des dépôts et consignations des loyers, que la collectivité paye à Vilogia en vertu d’un bail emphytéotique de 40 ans (soit 160 000 € par an). « J’ai mis en demeure Vilogia de s’engager sur un planning prévisionnel de travaux, sinon on bloquait les loyers », confirme le premier édile.
Vilogia s’est engagé à préfinancer 500 000€ de travaux
Planning qui a finalement été transmis à la mairie, courant octobre, assorti de l’enveloppe allouée au chantier. « Nous avons dit au maire que cela (le blocage des loyers, Ndlr) nous infligerait la double peine, financière et en terme d’image », estime Xavier Sordelet, directeur régional de Vilogia. Le constructeur et les assurances des différentes parties sont tombés d’accord sur une réhabilitation des locaux de service (plutôt que les reconstruire entièrement, trop cher selon les assurances qui auraient alors pu continuer à bloquer la situation). « Une solution équivalente en terme de coût à l’autre option, mais qui est la moins perturbatrice », justifie, de son côté, Xavier Sordelet. Axa, l’assureur de Vilogia s’est engagé à “préfinancer” plus de 500 000 € pour les travaux. Mais c’est sans compter les aménagements annexes, liés à l’organisation nécessaire aux militaires pendant les travaux.
Un bugalow le temps des travaux
D’après les éléments fournis par Vilogia au maire, le chantier pourrait commencer d’ici la fin de l’année pour s’achever au deuxième trimestre 2014. Il s’agira de « décapiter le bâtiment » afin de reprendre le ferraillage des murs puis de refaire le toit. Le temps du chantier, les gendarmes travailleront dans un bungalow de 80 m2, spécialement aménagé (salle d’armes et cellule), qui sera installé à côté du chantier. Ne reste plus à Vilogia qu’à déposer un permis de construire. Or pour l’instant, seule une déclaration préalable a été transmise aux autorités locales.
Un rendez-vous est prévu, demain, au siège de Vilogia avec le maître d’œuvre afin de caler précisément le planning. Pour ce qui est des logements des gendarmes de la caserne, eux aussi touchés par des défauts de conception, les militaires ont demandé une expertise. Mais pour l’instant, Vilogia n’a encore rien lancé.
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