Nicolas Sarkozy détaille ses projets en matière de police et de sécurité dans un courrier adressé au syndicat Alliance.
Nicolas Sarkozy se dit «totalement opposé à la remise de récépissés lors des contrôles d’identité» dans sa réponse à Alliance police nationale, envoyée le vendredi 20 avril 2012 et transmise à AEF Sécurité globale. Le candidat UMP à l’élection présidentielle répond ainsi aux 22 questions envoyées à tous les candidats par le syndicat, vendredi 6 avril 2012. «Vous avez besoin de soutien et de reconnaissance et certainement pas que votre travail soit mis en doute par l’État», explique-t-il aux policiers.
Nicolas Sarkozy rappelle qu’en 2012 est prévue «une augmentation très importante des moyens consacrés aux parcs immobilier et automobile» de la police nationale.
«Nos forces de police doivent pouvoir effectuer leur travail dans les meilleures conditions possibles. Cet effort sera poursuivi et amplifié au cours du prochain quinquennat, dans la mesure des moyens budgétaires dont nous disposerons et en concertation avec les organisations représentant les forces de sécurité».
Cette concertation concernera également «la pratique du dialogue social», «la réforme des corps et des carrières», «l’action sociale du ministère de l’Intérieur», «le statut spécial des policiers actifs» et «le régime de retraites», énumère le candidat.
Outre Nicolas Sarkozy, François Hollande a également répondu au questionnaire d’Alliance.
« Approfondir la mutualisation » entre les deux forces
Nicolas Sarkozy souhaite par ailleurs «continuer à échanger de manière constructive sur l’organisation des forces de sécurité». Le rapprochement entre la police et la gendarmerie «a permis un maillage plus efficace de notre territoire. Nous devons approfondir la mutualisation entre ces deux forces de sécurité tout en conservant les spécificités» de la police et de la gendarmerie. Il affirme en outre que le dispositif des patrouilleurs et la police d’agglomération «ont trouvé toute leur place dans le cadre de la révision générale des politiques publiques».
« Je sais que la diminution du nombre d’agents de police a pu engendrer certaines inquiétudes. J’ai souhaité que cela se fasse avec une diminution de certaines charges de travail, je pense notamment au transfert des détenus», souligne-t-il également. «C’est un équilibre que nous devrons poursuivre dans la concertation. »
Mettre fin à tout sentiment d’impunité
Concernant la «chaîne pénale», Nicolas Sarkozy précise que «le projet [qu’il] propose permettra de mettre fin à tout sentiment d’impunité par l’exécution de toutes les peines prononcées». Il rappelle sa volonté d’ «étendre les peines planchers aux réitérants» qui sont «parfois les principaux responsables de la délinquance dans notre pays». Il propose également de «mettre fin à l’automaticité des crédits de réduction de peine ainsi qu’une application minimale aux deux tiers des peines d’emprisonnement». Il souhaite en outre la construction de «24 000 places de prison supplémentaires au cours du prochain quinquennat», comme le prévoit la loi relative à l’exécution des peines.
Pour que «l’institution judiciaire se rapproche des citoyens français», Nicolas Sarkozy indique qu’un «droit d’appel pour les victimes sera instauré pour les décisions des cours d’assises et des tribunaux correctionnels et la motivation des arrêts de cours d’assises sur le recours à la rétention de sûreté».
Il estime que «le renforcement de la fermeté de la réponse pénale permettra d’encourager l’action de la police nationale. La poursuite de la baisse de la délinquance dans notre pays en dépend».
Nicolas Sarkozy espère par ailleurs «faire rentrer la justice des mineurs dans le XXIe siècle en refondant le droit des mineurs». Il propose de «créer un véritable code pénal des mineurs qui prévoira notamment que les mineurs aient l’obligation de réparer le dommage causé». L’objectif est notamment de «distinguer la dimension répressive et la dimension éducative des juges pour enfants qui doivent être clairement séparées pour renforcer la cohérence de notre justice des mineurs».
Paris, mercredi 25 avril 2012, 20:20:53 Dépêche n° 5960 AEF Sécurité globale