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Le - Meurtre de Magali Blandin : son conjoint a avoué le crime

Enquête

Meurtre de Magali Blandin : son conjoint a avoué le crime

La mère de famille était portée disparue depuis début février. Les gendarmes ont retrouvé son corps après que le mari de la disparue avoue où il l’avait caché.

Par La rédaction – 20 mars 2021 à 19:19 | mis à jour à 21:29

« On espérait la retrouver vivante », a confié Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes lors d’une conférence de presse ce samedi. « Ca aurait pu être un accident, une mauvaise chute. » C’est malheureusement bel et bien « un crime de grande complexité » qui a eu lieu à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).

C’est là que Magali Blandin, 42 ans, a été tuée par son mari, Jérôme Gaillard. La mère de quatre enfants était portée disparue depuis le 10 février. Son corps a été retrouvé au cours de fouilles conduites dans une forêt près de Boisgervilly. C’est son conjoint qui l’a enterrée là.

Le corps caché en pleine forêt enneigée

L’homme de 45 ans a avoué les faits : il a expliqué avoir attendu son épouse devant son appartement de Montfort-sur-Meu, le matin du 11 février, après avoir déposé les enfants et lui avoir asséné deux coups violents de battes de baseball. Il a ensuite caché le corps dans le logement avant d’y revenir le soir pour déplacer le corps et dissimuler « méticuleusement » les preuves. Jérôme Gaillard a ensuite enterré le corps dans un trou creusé dans une forêt enneigée, après l’avoir recouvert de chaux vive.

Ses aveux ont permis aux forces de l’ordre de retrouver le corps de la victime et une autopsie doit être réalisée rapidement.

Jérôme Gaillard a été présenté à un juge, en vue d’une mise en examen et de son incarcération.

La disparition de cette éducatrice spécialisée avait été signalée le 12 février par une collègue de travail, elle-même alertée par l’école constatant qu’elle n’était pas venue récupérer ses enfants. Photo DAMIEN MEYER/AFP

Un cas « classique » de féminicide

Le couple était en instance de divorce et la séparation se passait mal, selon les premiers éléments de l’enquête. Pour le procureur de la République de Rennes, c’est malheureusement le cas « classique » d’un féminicide : « On est dans un homicide conjugal assez classique, il y a cette notion de possession de l’autre, cette notion d’emprise, cette notion de ‘tu ne peux pas partir’ mais la particularité ce sont les différents aspects qui vont se greffer autour de cet élément principal. »

Magali Blandin avait déposé une plainte pour violences conjugales. Une plainte classée sans suite.

Le mari de la disparue serait passé aux aveux dans la nuit de vendredi à samedi. Son passé judiciaire n’était « pas très significatif », a estimé Philippe Astruc qui a toutefois indiqué une condamnation en 2005. Sans emploi, Jérôme Gaillard restaurait sa maison et louait des hangars.

Un complot criminel

L’affaire est d’autant plus complexe que plusieurs personnes semblent impliquées. Trois suspects d’origine géorgienne ont en effet été mis en examen, deux hommes et une femme qui pourraient être impliqués dans le meurtre de la quadragénaire. L’époux les aurait contactés pour tuer sa femme en échange de 20 000 euros. L’un d’entre eux est mis en examen pour « meurtre en bande organisée », les deux autres pour « tentative d’extorsion en bande organisée ».

Ils auraient fait chanter le mari de Magali Blandin, l’invitant à leur remettre 15 000 euros en échange de leur silence. Ils détenaient un enregistrement audio dans lequel Jérôme Gaillard détaillait ses intentions. Les deux hommes ont été incarcérés.

Et les parents ?

Le procureur a également évoqué les parents (âgés de 72 et 75 ans) de Jérôme Gaillard. « Il est rare dans un homicide conjugal de voir les parents du mis en cause impliqués dans un projet criminel », a-t-il déclaré, sans donner plus de détail sur les éléments à charge.

Un voisin géorgien du mari, né en 1981, devrait également être mis en examen, tout comme ses parents. Le parquet a requis le placement en détention de ces trois personnes.

Enfin, concernant les quatre enfants de la victimes, âgés de 4, 7, 12 et 14 ans, ils ont été placés en urgence dans des lieux tenus secrets, a précisé le procureur. L’essentiel était de « préserver leur santé psychique ».

Source : www.dna.fr

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