L’intervention des gendarmes à la prison irrite les gardiens
Les représentants du syndicat Force ouvrière, majoritaire chez les gardiens de la prison de Bonneville, sont en colère. Ils l’ont dit dans un tract diffusé hier et dans lequel ils fustigent ce qu’ils qualifient “d’histoire à dormir debout”.
L’affaire est en tout cas pour le moins singulière.
Tout commence jeudi après-midi par un simple coup de fil.
Enfin, simple, c’est une façon de parler. Car l’appel -anonyme- est passé avec un portable… par un détenu. Ce qui est parfaitement interdit… et en théorie impossible.
Encore plus étrange, l’homme assure être victime de violence de la part des gardiens. Et pour couronner le tout, l’appel aboutit au standard départemental de la gendarmerie de Savoie.
Selon nos informations, les militaires préviennent alors leurs homologues de Haute-Savoie et à la demande du procureur de la République, ces derniers se rendent à la prison pour tirer l’affaire au clair.
C’est ce qui déclenche le coup de colère des gardiens. Dans leur tract, où ils s’insurgent contre “des suspicions sur le personnel”, ils se disent convaincus que cette opération a été menée pour cibler les gardiens, et dénicher un hypothétique “tortionnaire de prisonnier”. « On nous a fait passer pour des vauriens auprès des détenus et ce faisant on affaibli notre autorité » s’agaçait hier Niyazi Ozmen, le délégué FO. Il riait jaune en qualifiant de « cocasse » une situation dans laquelle les détenus « ont pris la défense des gardiens pour affirmer qu’ils n’étaient pas maltraités. »
« Il n’y a pas lieu de polémiquer »
Pourtant, du côté de la gendarmerie, la lecture de cette affaire est bien différente.
Hier en toute fin de journée, une source proche du dossier a bien confirmé l’intervention des enquêteurs à la prison.
« Il s’agissait bien de rechercher un téléphone portable. C’est pour cette seule raison que l’intervention a eu lieu. D’ailleurs, l’opération n’a pas duré tout l’après-midi, elle n’a pas été délicate et les gardiens n’ont pas été auditionnés. Il n’y a pas lieu de polémiquer dans ce dossier. »
En attendant, les syndicalistes de FO pénitentiaire étaient bien décidées hier à alerter la hiérarchie de l’administration pénitentiaire.
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