Yvetot
Les gendarmes ramènent un homme à la raison, dans le pays de Caux
Plus de 8 heures au domicile d’un couple en pleine séparation : c’est le bilan de la nuit du 2 février 2014 pour 20 gendarmes de la compagnie d’Yvetot. Chronique du quotidien.
Dernière mise à jour : 02/02/2014 à 12:35
Les militaires de la compagnie d’Yvetot ont attendu plus de huit heures avant de pouvoir convaincre le forcené d’être examiné par un médecin, dans la nuit du 1er au 2 février 2014. (Photo d’illustration)
Pas lassé, pas blasé. Dimanche 2 février 2014, vers 11h, cet officier de la compagnie de gendarmerie d’Yvetot, dans le pays de Caux, sort tout juste d’une longue nuit qui a mobilisé une vingtaine de ses hommes dans un village du secteur. Il était près de 2h du matin quand l’alerte a été donnée : une dispute a éclaté au sein d’un couple, en pleine séparation, et, l’alcool aidant, la menace a paru réelle.
Nous avons eu des raisons de penser que l’homme était armé, nous avons donc tenté d’adapter la meilleure réaction à cette situation », explique le militaire qui, comme bien des nuits, a fait calmer le jeu. « Ce type d’affaire, intrafamiliales ou de voisinage, c’est 50% des interventions de la nuit. Et nous en avons une à deux tous les jours. Le problème est que nous ne savons jamais ce qui peut se passer, comment ça va se terminer. »
« Ce n’est pas la peine de revenir, même avec les gendarmes »
2h du matin, donc. Une femme prévient les secours : « Elle venait d’avoir un différend avec son conjoint, qui avait bu. Elle s’est sentie menacée et elle est partie de chez elle. Il lui a dit que ce n’était pas la peine de revenir, même avec les gendarmes ». Les militaires interviennent, les sapeurs-pompiers se positionnent. Au cas où. Les négociations démarrent elles aussi.
Enfin… nous n’avons pas parlé avec lui toute la nuit, compte tenu de son état », raconte l’officier. Les heures défilent, le jour se lève. Les enquêteurs ont souvent affaire à des personnes « dont on sait qu’elles sont armées puisqu’elles chassent. Ou alors à des hommes connus pour être violents. Et pour avoir un penchant avec l’alcool. Nous pouvons difficilement les raisonner, parfois. »
1 468 femmes victimes en 2013, en Seine-Maritime
Il est maintenant 11h. L’homme cède. La porte de la maison s’ouvre. Un médecin le prendra en charge. « Aucune infraction n’a été commise. Il n’a pas été interpellé », rappelle le gendarme. Sa compagne a pu regagner son domicile. Les militaires, eux, sont rentrés à leur brigade, poursuivre les autres affaires.
La dernière alerte du genre n’a pas concerné un couple mais une mère de 74 ans et son fils. Les faits se sont produits dans l’agglomération de Rouen, le 14 janvier. La victime a eu besoin du recours de la police pour pouvoir rentrer chez elle, où son fils, qui sortait tout juste de prison, menaçait de s’égorger après l’avoir mise à la porte.
D’après la préfecture de Seine-Maritime, 1 468 femmes ont été victimes de violences intrafamiliales en 2013, dans le département. Cinq d’entre elles ont été tuées et huit autres ont manqué de l’être, l’an dernier.