Loire-Atlantique : les enfants viennent à la gendarmerie dénoncer les violences de leur père
Un homme a été condamné mardi 14 mars 2023 pour « violences conjugales » après avoir été dénoncé le 13 avril 2022 à la gendarmerie de Derval (Loire-Atlantique) par ses enfants.
Publié le 1 Avr 23 à 17:55
Un homme de 42 ans a été condamné ce mardi 14 mars 2023 par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) pour « violences conjugales » après avoir été dénoncé le 13 avril 2022 à la gendarmerie de Derval (Loire-Atlantique) par ses enfants en bas âge.
Deux enfants « affectés » et « en pleurs » s’étaient en effet rendus de leur propre chef, ce jour-là, à la brigade de gendarmerie de Derval : leur mère essayait en vain de les « rappeler » selon les militaires. Elle portait alors « des traces au visage », avaient-ils relevé.
La femme du prévenu avait effectivement expliqué aux gendarmes que son mari était « sur les nerfs » après qu’elle ait dû prendre son relais pour servir une cliente « venue pour acheter des pneus ». Après le départ de sa cliente, cet auto-entrepreneur s’était « jeté » sur cette « bonne à rien » et lui avait asséné « quatre claques ».
C’est donc dans ce contexte que leurs deux enfants étaient partis en pleurs à la gendarmerie de Derval. Pris par la suite de « vertiges » et de « vomissements », l’homme s’était finalement vu prescrire cinq jours d’arrêt de travail par un médecin.
Depuis cet homme de 42 ans est « suivi par un psychiatre », mais « aucun diagnostic » précis n’a pu encore être posé.
Des « crises intérieures » pour le moment inexpliquées
« Je change de visage dans tous les sens, je ne suis pas la même personne », a expliqué ce mardi ce père de quatre enfants, marié depuis plus de vingt ans, à la barre du tribunal correctionnel de Nantes pour évoquer ces « crises intérieures ».
Le procureur de la République avait donc tenu compte de cette « personnalité particulière » et du fait que cet homme était jusqu’alors inconnu de la justice pour requérir six mois de prison avec sursis et un « stage de responsabilisation » aux violences conjugales.
Le magistrat du ministère public avait aussi salué le « réflexe extrêmement salvateur » de ses enfants.
« C’est une scène unique et isolée, monsieur était tout simplement à bout », avait abondé l’avocate de la défense. Il est suivi au centre médico-psychologique (CMP) de Châteaubriant pour ses « troubles du comportement », avait-elle aussi répété.
L’homme devra finalement accomplir un simple « stage de sensibilisation aux violences au sein du couple », sous six mois et à ses frais, a décidé le tribunal correctionnel de Nantes. Le père de famille devra également payer 127 € au Trésor public pour les frais générés par son propre procès.