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Vendée : le voleur avait tenté de renverser un gendarme qui s’était posté au milieu de la route

Un homme âgé de 40 ans a été condamné à de la prison ferme. Il avait tenté de renverser un gendarme après un vol à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Les gendarmes ont interpellé un homme âgé de 43 ans.
Le gendarme s’était posté au milieu de la route pour arrêter le voleur. (©Hervé Pinson – illustration)

Par Tifenn Lorcy

Publié le 19 Avr 21 à 11:56 

L’homme âgé de 40 ans jugé vendredi dernier en comparution immédiate devait répondre de vol suivi d’un délit de fuite et de mise en danger d’autrui. Reconnu coupable il a été conduit en prison à l’issue de l’audience.

Une audience de comparution immédiate, longue, très longue. Et pour cause, le prévenu est Polonais, il ne parle pas un mot de français, une interprète a été appelée en urgence de Poitiers pour l’assister dans les propos qu’il va devoir donner sur les faits qui lui sont reprochés.

L’homme est marié, il est père et grand-père. Il travaille entre son pays natal et la France dans le bâtiment. Il circule dans un fourgon.

« Il a paniqué »

Mercredi 14 avril dernier, il remonte d’Espagne où il a passé quelques jours de congés. Vers 17 heures il s’arrête dans un magasin de bricolage au pays de Vie et vole un kit d’alarme. Il dira « ne pas en avoir besoin, je ne sais pas pourquoi je l’ai fait ». Ce premier chef de prévention de vol ne sera pas contesté.

« Cette affaire qui aurait pu se résoudre sans incident a failli tourner au drame », souligne le procureur de la République Julien Duchoze.
La scène qui suit le vol ne pose non plus aucun problème, il monte dans son fourgon, démarre et est suivi par le directeur du magasin qui a appelé les gendarmes de la brigade de Saint-Gilles.

Et c’est à partir de là que tout va basculer. Au volant de son fourgon il prend la fuite, « quand le patron du magasin s’est lancé à sa poursuite, il a paniqué », affirme son conseil Me Anaïs Joulain.

La peur du gendarme !

Rapidement les gendarmes repèrent le fuyard à hauteur d’un rond-point, l’un des militaires se poste au milieu de la route pour interpeller le voleur, ce dernier accélère, le gendarme sort alors son arme, « ne tire pas par maîtrise » mais est contraint de s’écarter en urgence pour ne pas être renversé. Une autre équipe de gendarmes interpellera l’homme quelques centaines de mètres plus loin.

« Une grande incompréhension »

Le prévenu l’assure, « je ne pensais pas qu’ils étaient là pour moi mais pour la voiture qui me suivait. J’ai su après que c’était celle du magasin ». Il ajoute, ce que plaidera son conseil, « il y a eu une grande incompréhension, ce n’est qu’après que j’ai compris que la poursuite c’était pour moi, je me suis alors garé ».

Assis sur le banc des parties civiles, le gendarme dira « qu’en 18 ans de carrière je n’ai jamais été confronté à une telle situation ». En cette soirée « chaude », la peur du gendarme des contrevenants a viré « à la frayeur d’un gendarme dans l’exercice de ses fonctions ».
Malgré un casier judiciaire vierge en France, le procureur constatant « un comportement d’une extrême gravité mettant en danger un gendarme et des usagers de la route » requiert une peine de dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt immédiat ainsi que la confiscation du véhicule.

Sur la peine ferme et le mandat de dépôt, l’avocate fait remarquer au tribunal que son client « n’a jamais été condamné, il est éligible à un sursis simple ».Dans son délibéré le tribunal a suivi les réquisitions. Le mandat de dépôt a été prononcé. Au titre de ses dommages et intérêts le gendarme se verra indemniser à hauteur de 800 euros.

Y. B.

Source : actu.fr

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