« Un clandestin a tiré sur moi pour 23 grammes d’or » : le témoignage poignant d’un ancien membre du GIGN devenu paraplégique
- Camille
- 30/11/2024
- 13:00
Le 2 septembre 2011, Franck Robin, alors membre d’élite du GIGN, voit sa vie bouleversée lors d’une mission en Guyane visant à lutter contre l’orpaillage illégal. En pleine jungle, il est pris pour cible par un clandestin brésilien de 20 ans.
Alors que l’assaillant tente de récupérer un quad, il ouvre le feu. Franck riposte, mais la balle qu’il reçoit lui sectionne la moelle épinière, le laissant paraplégique. L’assaillant, mortellement touché, est retrouvé avec 23 grammes d’or, une valeur presque insignifiante mais symbole de convoitises meurtrières.
Une mission sous tension
Franck Robin revient en détail sur cette journée marquante dans son ouvrage Pour 23 grammes d’or (Mareuil Éditions). Chef d’une antenne locale du GIGN, il avait été désigné responsable opérationnel lors d’une infiltration orchestrée dans la jungle autour de Maripasoula. Malgré son scepticisme face aux méthodes plus visibles de l’armée, son unité de cinquante hommes, surnommée la « dream team », se prépare à une mission qui durera sept jours.
Lors de cette opération, Franck croise un jeune Brésilien aux yeux vitreux, visiblement sous l’emprise de stupéfiants, et en possession d’un quad, d’un groupe électrogène et de quelques grammes d’or. Après l’avoir désarmé et libéré, il est surpris quelques instants plus tard par deux détonations : l’homme revient, revolver à la main. Une confrontation s’engage. Malgré sa blessure critique, Franck neutralise son agresseur, mais sa vie bascule.
Un parcours marqué par le dépassement
Transporté deux jours après les faits à Paris, Franck entame un long processus de reconstruction. Paraplégique à 33 ans, il ne se laisse pas abattre. Il apprend à conduire, découvre le handbike, et participe aux Invictus Games, où il remporte des médailles d’or.
Décoré de la Légion d’honneur en 2016 par Bernard Cazeneuve, il quitte la gendarmerie la même année pour se réinventer comme conférencier, partageant son expérience et son message de résilience. « Je ne regarde jamais dans le rétro », affirme-t-il. « Ce qui est fait est fait. On n’a pas le choix : il faut aller de l’avant. »
La réalité de la violence en Guyane
Dans son livre, Franck Robin dépeint également la dure réalité de la Guyane, un territoire français où la violence liée à l’orpaillage illégal est omniprésente. « Là-bas, il y a quinze fois plus d’homicides et trente fois plus de vols à main armée qu’en métropole. » Les missions, menées dans des environnements hostiles, nécessitent des infiltrations discrètes en pirogue ou de longues marches en pleine jungle. Face aux garimpeiros, ces chercheurs d’or clandestins souvent issus de milieux extrêmement pauvres, les forces de l’ordre tentent de préserver la souveraineté française dans une région où les frontières fluviales compliquent les contrôles.
Un avenir plein d’espoir
Aujourd’hui, Franck Robin vit pour sa famille, sa compagne et ses trois fils. Il reste convaincu que « la vie, bien que différente, reste belle ». Son récit, à mi-chemin entre témoignage humain et immersion dans le quotidien des forces de l’ordre en Guyane, est une leçon de courage et de résilience face à l’adversité. retrouver son livre en cliquant ici.