Le centre multimédia de la gendarmerie, un site unique en France qui se trouve à Limoges
Un auditorium où l’on enregistre des voix off sur une station Pro Tools HD 10, un gigantesque studio d’enregistrement avec un fond vert pour incruster des effets spéciaux bluffants, des caméras high-tech, des appareils photo/vidéo utilisables sur terre et dans les milieux aquatiques. Et, dans cette cité dédiée à l’image et au son, des monteurs truquistes, douze JRI (journaliste reporter d’image), des infographistes, ingénieurs et autres développeurs informatiques.
On se croirait dans les locaux d’une chaîne de télé alors que l’on se trouve… dans une caserne. Plus précisément à la caserne Beaublanc de Limoges qui, après avoir vu en son sein évoluer des générations de militaires, accueille désormais le centre de production multimédia de la gendarmerie nationale.
Ils travaillent pour 100.000 gendarmes
Commandé par le lieutenant-colonel Hervé Thiercelet qui prend officiellement ses fonctions ce mardi, ce centre est unique en France.
En son sein travaillent 84 personnels chargés de produire des supports d’informations numériques destinés aux 100.000 militaires de la gendarmerie. « Clips, documentations, films de formation. Tout l’audiovisuel de la gendarmerie est produit ici », résume le lieutenant-colonel Thiercelet.
Dans une salle avec un caisson spécialement conçu, Matthieu Levallois, ingénieur du son enregistre une voix off. Un peu plus loin, un monteur s’active sur une vidéo qui sera disponible, via internet, à tout gendarme muni de son code d’identification : on y apprend comment gérer un problème de cartouche bloquée dans une chambre. « De chez lui, chaque gendarme peut prendre un cours en ligne. Nous disposons de nombreux modules pour se former aux langues, au secourisme, à la police judiciaire, à la protection de l’environnement entre autres. »
Le centre met à jour quotidiennement 1.000 documents juridiques de référence et prépare chaque année plus de 3.000 militaires aux examens professionnels internes.
On y réalise également des reportages sur le terrain à destination de la direction générale, du Ministre de l’Intérieur voire du Premier Ministre. Ce fut le cas lors des incidents de Notre-Dame-des-Landes où les images tournées sur place ont été visionnées par le plus haut sommet du gouvernement pour comprendre le déroulement des faits tels qu’ils avaient été vécus côté gendarmerie.
Idem lors du crash de la GermanWings le 24 mars 2015. « Une équipe est partie là-bas effectuer un reportage à destination de la direction générale » Dernièrement, le centre multimédia s’est équipé d’un drone et a formé un pilote.
Créé le 1er septembre 2011, le centre offre à la caserne Beaublanc une autre vie. Dédiée à l’image.
Franck Lagier