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Le - L’accueil des victimes de violences familiales, priorité des gendarmes du Finistère

L’accueil des victimes de violences familiales, priorité des gendarmes du Finistère

​Ils veulent mieux prendre en charge les victimes de violences intrafamiliales. Pour répondre efficacement à de telles situations, l​es gendarmes du Finistère se forment. Les 650 militaires concernés doivent être formés d’ici à septembre 2021.

Pour répondre efficacement aux situations de violences intrafamiliales pour lesquelles ils sont appelés, l​es gendarmes du Finistère se forment. Six cent cinquante militaires sont concernés.
Pour répondre efficacement aux situations de violences intrafamiliales pour lesquelles ils sont appelés, l​es gendarmes du Finistère se forment. Six cent cinquante militaires sont concernés. | OUEST-FRANCE

Ils le reconnaissent, ce n’était pas parfait jusqu’ici. Alors, depuis que le gouvernement en fait une « grande cause du quinquennat » doublée d’un « Grenelle des violences conjugales », en 2019, les gendarmes du Finistère ont mis les bouchées doubles pour mieux prendre en charge les victimes de violences intrafamiliales.

Derrière ce terme policé, il y a les violences physiques envers un conjoint, bien souvent portées par des hommes envers des femmes. Il peut aussi s’agir de violences sur un parent âgé ou sur un enfant qui vit sous le même toit. Les « vif », comme on les appelle dans le jargon, englobe également le harcèlement psychologique, verbal, la cyber-violence et les violences sexuelles.

Le déclic #MeToo

« Le mouvement #MeToo et ses déclinaisons ont libéré la parole, explique le lieutenant-colonel Pascal Hedan, adjoint au commandant de groupement, à la gendarmerie départementale du Finistère. Il nous faut désormais l’entendre. »

Les 650 gendarmes du département susceptibles d’être en contact avec des victimes, en gendarmerie, sur le terrain ou au téléphone, vont ainsi suivre une formation spécifique dans les prochains mois. Deux cents personnels ont déjà été formés dont ceux de la compagnie de Châteaulin. Le reste des unités doit suivre, pour que 100 % des effectifs soient sensibilisés d’ici à la fin septembre 2021.

Améliorer l’accueil

Après une première approche faite à distance, une journée permet de rappeler les notions fondamentales, d’affiner la gestion d’une intervention au domicile, d’améliorer l’accueil en brigade et d’accompagner les victimes. Plusieurs organismes et spécialistes des « vif » y exposent leurs missions : des médecins légistes, des avocats, la protection de l’enfance, des associations d’aide aux victimes, etc. Pour les gendarmes volontaires, il est possible d’approfondir la formation par un stage d’une semaine à Paris.

« C’est un travail très particulier qui demande une autre approche de l’enquête, avec encore plus d’humain, reconnaît le chef d’escadron Xavier Bonnevie, commandant de la compagnie de Châteaulin. On touche à la cellule familiale et à l’intime, on ne raconte pas des années voire une vie de violences comme ça. »

Isolement accentué dans les campagnes

Le Finistère ne fait pas exception au phénomène et, selon un appel publié par plusieurs militantes des droits des femmes, la ruralité accentuerait les difficultés d’appels à l’aide des victimes. Parmi les freins supplémentaires, il y a l’isolement géographique, des fréquentations sociales réduites et la moindre présence de structures d’accompagnement. Reste alors la gendarmerie et son numéro « 17 ».

« On n’irait pas organiser des transports entre les domiciles et les structures d’accompagnement, recadre le lieutenant-colonel. C’est le même accueil pour tout le monde sur le territoire national. Mais dans les territoires ruraux, encore plus qu’ailleurs, les gendarmes doivent déceler certains signaux dès qu’ils sont appelés. C’est par ce biais que la majorité des cas de vif nous sont rapportés, pas en brigade. C’est ce sur quoi nous travaillons. »

Depuis le 1er janvier 2021, la compagnie de Châteaulin est intervenue une centaine de fois sur son secteur géographique. Mais « attention aux chiffres, tempère le militaire. Tout ne débouche pas sur du pénal et il y a aussi ce qu’on ne voit pas. Ça ne se passe pas que chez les autres. Tout comme il n’y a pas de violences conjugales des villes ou des champs. C’est juste qu’on en parle moins chez monsieur-et-madame-tout-le-monde. »

Le 3919 « Violences Femmes info » est, depuis le 1er janvier 2014, le numéro national de référence d’écoute téléphonique à destination des femmes victimes de violences. Anonyme, accessible, gratuit depuis un poste fixe ou mobile. Le 17 de la gendarmerie reste le numéro pour les urgences.

Source : www.ouest-france.fr

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