La ville de Rochefort garde la fibre patriotique
Entre les militaires et le public, des centaines de personnes ont assisté à la commémoration de l’armistice du 11 Novembre.
La cérémonie a été placée sous l’autorité du général de corps d’armée Alain Giorgis, le nouveau patron des 20 écoles de gendarmerie en France (Photo D. B.)
Un prix Goncourt pour Pierre Lemaitre et son ébouriffante plongée dans le monde des anciens combattants oubliés de l’après-guerre (« Au revoir là-haut »), une multitude d’ouvrages historiques, ou de rééditions de romans, qui remplissent les vitrines des libraires. À quelques mois de la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, son souvenir reste ancré dans la mémoire collective, « même si la cérémonie se perd aussi dans les limbes du temps », observe Christian Humbert, président de l’Entente patriotique. L’ancien maire (1977-2001) Jean-Louis Frot se souvient à cet égard que jusqu’au début des années 1980, l’armistice du 11 Novembre était célébrée cours Roy-Bry.
25 associations patriotiques
Commandant de l’école de gendarmerie de Rochefort, le colonel Hervé Flammant a reçu l’insigne d’officier dans l’ordre national du Mérite. Le grade de chevalier a été décerné au chef d’escadron Didier Broch et au commandant Philippe Ducatillon, affectés à la même école et au commandement des écoles.Œuvrant au PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) de Rochefort, le lieutenant Gilles Delpierre et l’adjudant-chef Robert Abian ont reçu la croix du combattant opérations extérieures (Tchad et Haïti).Enfin, les gendarmes adjoints Benjamin Levy et Thibault Desbordes se sont vu remettre la médaille de bronze de la Défense nationale.
« Il y avait alors beaucoup plus de militaires lors de la cérémonie marquée par une prise d’armes », rappelle l’ancien premier magistrat. Les derniers combattants de la Première Guerre mondiale ont été présents « jusqu’au début ou milieu des années 90 », assure M. Frot, qui voit à une vingtaine d’années d’intervalle se reproduire cette même extinction à propos des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale.
Reste que l’une des spécificités des cérémonies patriotiques à Rochefort tient au nombre des associations présentes. « 24, dont une quinzaine a un drapeau », indique M. Humbert. Une abondance qui a surpris jusqu’à la sous-préfète Magali Selles, nommée à la tête de l’arrondissement cet été. Porte-drapeau de l’ordre national du Mérite (comité Rochefort-Marennes-Oléron) depuis treize ans, Daniel Gazin est un militaire à la retraite qui a fini sa carrière à la base aérienne 721. « Le 11 Novembre représente toujours quelque chose », dit-il. « Entre les cérémonies (une quinzaine) et les décès des compagnons, on sort les drapeaux 25 à 30 fois par an », ajoute Pierre Schaat, président du comité.
Pourquoi le public vient
Une présence massive corrélée par « le fort passé et présent militaire de la ville », reprend M. Humbert. Ce lundi, en plus des élèves gendarmes adjoints de l’école de gendarmerie de Rochefort, une compagnie mixte Terre-Marine et une compagnie Air de la base aérienne 721 ont défilé. Soit quelques centaines d’uniformes.Reconnaissable avec le « pompon rouge » cousu sur le béret, un détachement de la PPM (Préparation militaire marine) était aussi représenté. À voir le nombre d’appareils photos ou de téléphones portables sortis des sacs par un public de plusieurs dizaines de personnes amassées du côté de l’office de tourisme, difficile de ne pas penser que leur famille avait fait le déplacement.
Parmi ces derniers, un couple de Saintais venu admirer leur fils Cyril. S’il dit « ne pas forcément » être adepte de ces rendez-vous patriotiques, le père, Michel, est venu « par amour » pour son fils.
À quelques mètres de là, un vieil homme se souvient aussi de son père, un ancien combattant de la Première Guerre mondiale. « Originaire du Jura, il est mort en 1926 des conséquences du gazage qu’il avait subi à Verdun. J’avais alors 6 mois. Après la guerre, mon père a parcouru tous les hôpitaux du Nord au Sud et d’Est en Ouest », témoigne André. À 87 ans, installé depuis une grosse dizaine d’années dans le Pays rochefortais, il assiste à toutes les cérémonies. Ses préférées en plus du 11 Novembre : le 8 Mai et le 14 Juillet.
#AAMFG cérémonie 11 novembre Rochefort