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La vidéosurveillance dans les Ardennes, utile pour résoudre les affaires de délinquance

   MIS EN LIGNE LE 20/03/2021 À 17:08  KEVIN PETIT

Plusieurs communes d’Ardenne Métropole ont franchi le pas et ont installé des caméras de vidéosurveillance. Un équipement de sécurité publique jugé efficace par les élus et la gendarmerie, mais qui ne résout pas tout.

Le maire de Tournes a installé une caméra dans la zone d’activités Emeraude.
Le maire de Tournes a installé une caméra dans la zone d’activités Emeraude.

60. C’est le nombre de caméras de vidéosurveillance installées dans les communes du département se trouvant en zone gendarmerie, soit 439 communes sur 449. Un chiffre en progression depuis plusieurs années. Le constat est sans appel, la vidéosurveillance n’est plus l’apanage des centres urbains.

Certaines communes du territoire ont déjà misé sur ce dispositif de surveillance depuis quelques années : Nouzonville, Warcq ou encore Tournes, pour lutter notamment contre des incivilités de tous types ou encore contre les cambriolages. Tous soulignent les bienfaits de ces équipements. « C’est positif pour la sécurité des habitants, relate Marie-Annick Pierquin, maire de Warcq. Cela les réconforte et les rassure. On en a ajouté dans d’autres quartiers qui n’en étaient pas pourvus pour compléter le maillage, portant le nombre de caméras à 33. »

« Nous en avons installé dix, plutôt dans le centre bourg, enchaîne de son côté Florian Lecoultre, maire de Nouzonville. Nous allons prochainement compléter notre système. Avec du recul, et de manière concrète, je pense qu’elles permettent de dissuader certains d’effectuer des méfaits et de résoudre certaines affaires. Et on ne fait pas n’importe quoi. On ne filme pas le domaine privé. Les fenêtres des particuliers sont floutées. Tout est réglementé et on doit pouvoir rendre des comptes à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). » Pour les élus, c’est un moyen de répondre à la montée des incivilités et autres méfaits dans leurs communes, eux qui sont souvent dépourvus de solutions. « On a trop banalisé la petite délinquance dans les villages, estime Gérard Carbonneaux, maire de Tournes. Il faut mettre fin à cette spirale qui est préjudiciable à tous. Avec les caméras, les gens prennent conscience qu’il peut y avoir un risque lorsqu’ils commettent une infraction. »

Un équipement informatique coûteux

Des équipements bénéfiques loin d’être gratuits. Tout, ou presque, se paye et pour des petites communes, l’installation de caméras représente un vrai coût pour les finances d’un village. « La caméra en elle-même coûte une centaine d’euros. C’est l’équipement informatique qui coûte le plus cher. On franchit des paliers en fonction du nombre de caméras que l’on installe et des besoins de matériel en plus », détaille Florian Lecoultre.

Unanimes pour souligner les qualités de cet équipement de sécurité publique, les trois élus sont également sur la même longueur d’ondes pour affirmer que les caméras ne règlent pas tout dans la lutte contre la délinquance. « Il faut être honnête, ce n’est pas une solution miracle, admet le maire de Nouzonville. Si quelqu’un a envie de faire quelque chose de mal, il le fera. »

Installées par les communes, les caméras de vidéosurveillance sont utilisées par les forces de gendarmerie. En 2020, 235 délits ont été résolus grâce à ces dispositifs, dont 119 atteintes aux biens pour 17 cambriolages, 21 atteintes aux personnes pour 18 violences physiques, sept escroqueries, 37 consommations de stupéfiants et 51 atteintes à la tranquillité publique. Et cela représente 6,5 % de l’ensemble des faits résolus par la gendarmerie sur l’année écoulée. « C’est un très bon chiffre en termes de volume, estime Laurent Le Coq, colonel du groupement de gendarmerie des Ardennes. C’est un outil très efficace pour les investigations. Il a également un aspect dissuasif incontestable. Mais ce n’est pas la solution miracle. » L’utilisation des caméras est très encadrée avec « une commission départementale de vidéoprotection indépendante qui transmet des rapports au préfet. » En interne, la gendarmerie va prochainement former un deuxième référent sûreté au sein du groupement.

Source : abonne.lardennais.fr

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