La justice enquête sur le lien possible entre l’accident de bus et l’agression des gendarmes à Mornas
De Julie Munch
Lundi 8 mai 2023 à 16:21
Après l’accident de bus qui a fait 14 victimes samedi soir et l’agression de deux gendarmes dimanche en début d’après-midi, les enquêteurs cherchent à savoir si les deux affaires ont un lien et à établir si elles ont un caractère terroriste.
L’homme blessé par balles après s’en être pris à des gendarmes à Mornas est-il impliqué dans l’accident de bus survenu la veille sur l’A7 ? C’est la question centrale que les enquêteurs essaient de trancher. Certains éléments sèment en effet le doute sur un éventuel lien. La justice cherche aussi à établir si l’agression des gendarmes a un caractère terroriste.
Un témoignage clé…
Tout a commencé samedi soir (le 6 mai) vers 21h30. Un accident de bus fait 13 blessés légers (selon le dernier bilan transmis par le parquet de Carpentras) sur l’autoroute A7 à hauteur de Mornas. Le conducteur de ce bus Blablacar qui roulait en direction de Lyon, raconte aux enquêteurs qu’un homme qui se trouvait à bord a tenté de s’emparer du volant et que c’est pour ça que l’accident s’est produit. Il précise que cet individu a pris la fuite avant l’arrivée des secours et des gendarmes.
Le lendemain (le 7 mai), vers 14h, les gendarmes du peloton autoroute d’Orange interviennent sur un feu de broussailles à proximité de l’aire d’autoroute au sud de Mornas, quand un individu suspect est repéré. Lorsqu’ils procèdent à son contrôle, il les menace avec une barre en métal, en criant « Allah Akbar », selon les informations transmises par le parquet de Carpentras. S’en suit une altercation physique. C’est à ce moment-là qu’un des gendarmes lui a tiré dessus avec son arme de service. Le pronostic vital de l’individu est toujours engagé ce lundi.
Mais encore de nombreuses questions.
À ce stade, le lien formel entre ces deux affaires n’est pas établi et les enquêteurs cherchent à confirmer l’identité de la personne blessée par arme à feu pour savoir s’il est le passager qui a pris la fuite et tenté de prendre le volant du bus la veille.
« Une évaluation est en cours sur la question de la saisine du parquet national anti-terroriste au vu du contexte », écrit la procureure de Carpentras dans un communiqué. « La consultation des fichiers sur les premiers éléments d’identité relatifs à la personne blessée par arme à feu, qui devront toutefois être confirmés par des éléments scientifiques, n’apporte, pour l’heure, aucun élément sur une potentielle radicalisation. »