Haut-Rhin : la gendarmerie fait tomber un important réseau international de stupéfiants
Auteur : Sirpa, Gendarmerie nationale – publié le 22 novembre 2021
Le 15 novembre 2021, une opération judiciaire menée dans le Haut-Rhin et en Île-de-France a permis le démantèlement d’un vaste réseau d’importation de produits stupéfiants (cocaïne et cannabis).
À l’été 2020, un passant trouve sur la voie publique un téléphone portable contenant des images et des vidéos en lien avec un possible trafic de stupéfiants. Une enquête menée par les militaires de la Section de recherches (S.R.) de Strasbourg et de la Brigade de recherches (B.R.) de Mulhouse, sous l’égide du parquet de Mulhouse, avait permis de révéler ce trafic d’envergure, portant sur des transactions de centaines de milliers d’euros en contrepartie de plusieurs centaines de kilogrammes de résine de cannabis.
Le 22 septembre 2020, la juridiction mulhousienne se dessaisissait au profit de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy. Une information judiciaire était alors ouverte et les investigations confiées, par le truchement d’une commission rogatoire, à une cellule d’enquête armée d’enquêteurs de la S.R. de Strasbourg, de la B.R. de Mulhouse et du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) du Haut-Rhin (68), appuyés par des unités et moyens techniques nationaux et régionaux : GIGN, Groupe d’observation surveillance (GOS) de Strasbourg, analyste criminel de la Section d’appui judiciaire de la Formation administrative d’Alsace, Cellule départementale d’observation surveillance du Haut-Rhin.
Plus d’un million d’euros de stupéfiants à la revente
Le 15 novembre 2021, une grande opération judiciaire, lancée en Île-de-France et dans le Haut-Rhin (68) et mobilisant 160 militaires de la gendarmerie nationale (enquêteurs, unités d’intervention, équipes cynotechniques, enquêteurs en cybercriminalité), appuyés par les experts de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), a conduit à l’interpellation de dix personnes. Huit ont été incarcérées et deux placées sous contrôle judiciaire.
Au cours des perquisitions, ont été saisis 6,045 kilogrammes de cocaïne, 22,986 kilogrammes de résine de cannabis, 4,984 kilogrammes d’herbe de cannabis, 1,483 kilogramme de produit de coupe, cinq armes à feu (deux pistolets automatiques, deux revolvers et un fusil 22LR) avec leurs munitions, ainsi que 340 000 € en numéraire, auxquels s’ajoutent 67 000 € sur des comptes bancaires, six véhicules valorisés à 236 000 €, ainsi que du matériel HI-FI, des montres, des bijoux et des effets de marques en très grand nombre (maroquinerie, chaussures, vêtements), restant à estimer. Le montant total provisoire des avoirs criminels saisis s’élève à plus de 640 000 €.
Les produits stupéfiants représentent une valeur estimative d’achat de près de 300 000 €, pour une valeur à la revente de plus d’un million d’euros pour la cocaïne, de l’ordre de 120 000 € pour la résine et de plus de 50 000 € pour l’herbe.
Une « cible d’intérêt prioritaire »
L’enquête, diligentée avec brio, a nécessité le déploiement d’un large panel de savoir-faire professionnels. Ainsi, la mise en œuvre de modes d’investigation classiques, associés à l’emploi de nombreuses techniques spéciales et de tactiques d’observation et de surveillance offensives, a permis d’identifier une structure criminelle d’ampleur, dirigée par un malfaiteur particulièrement aguerri.
Considéré comme une « cible d’intérêt prioritaire » (HVT), impliquée dans le narco-trafic depuis une quinzaine d’années, sans pour autant avoir jamais été décelée, ce trafiquant organisait en toute discrétion, par une stricte compartimentation de son organisation et l’usage des réseaux cryptés, l’importation sur la plaque mulhousienne, à un rythme quasi-mensuel, de cocaïne, de résine de cannabis « filtrée 3x », de résine de cannabis « classique » et d’herbe de cannabis en provenance d’Espagne, de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg. Ces stupéfiants servaient ensuite à alimenter des sous-réseaux locaux.