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Le - Jura. Le forcené de Champvans mis en examen pour avoir tiré sur les gendarmes

Jura. Le forcené de Champvans mis en examen pour avoir tiré sur les gendarmes

Un homme de 64 ans, qui le 20 octobre avait blessé deux gendarmes venus s’interposer dans un différend familial à Champvans, a été mis en examen vendredi sur son lit d’hôpital à Besançon pour «tentatives d’assassinat»

 

Christian Renard, 64 ans, avait été lui-même très grièvement blessé de «huit ou neuf balles» dans la fusillade, et son pronostic vital avait un temps été engagé.

Près de quatre semaines après les faits, il a reçu la visite à l’hôpital d’un magistrat du parquet et d’un juge d’instruction, qui lui ont signifié sa mise en examen et son placement formel en détention provisoire.

Il sera transféré en prison dès que son état le permettra.

Les faits avaient eu lieu dans le village de Champvans, près de Dole.

Le forcené, un ancien policier, avait ouvert le feu avec un fusil de chasse sur trois gendarmes dépêchés à son domicile. Ils avaient été sollicités par son épouse, qui s’était réfugiée chez des voisins après une dispute.

L’homme était resté retranché pendant plusieurs heures, avant de se rendre, alors que des hommes du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) préparaient une intervention.

L’une des deux victimes, un gendarme de 45 ans, avait été blessé d’une balle à l’humérus, à l’omoplate et à une main, où il avait dû être amputé d’une phalange.

L’autre victime, un fonctionnaire de 47 ans, avait été plus légèrement touché, par des plombs à l’avant-bras, et avait pu sortir de l’hôpital le lendemain des faits.

Rappel des faits

Jura – Faits divers. Champvans : «Le GIGN a débarqué dans la nuit, à bord de grosses cylindrées»

Témoignage. Dominique Michaud, maire de la commune depuis 2001, a vécu en direct les événements du week-end dernier. « Jamais je n’aurais pensé qu’une chose pareille se produirait dans ma commune ».

 

Au lendemain de la fusillade survenue dans la nuit de samedi à dimanche, Dominique Michaud veut avant tout saluer les deux gendarmes blessés, qu’il connaissait. « Je pense à eux et à leurs familles ». Et si le maire se félicite que la commune ait depuis retrouvé sa quiétude, il n’oubliera jamais la nuit du 20 au 21 octobre. La soirée devait être consacrée aux dix ans du club de pétanque. « Ce sont les pompiers qui m’ont prévenu à 21 h 15. Je devais rappeler de toute urgence le 18, car quelque chose de grave était en train de se dérouler… ». Sur les lieux du drame, la gendarmerie locale est déjà déployée en grand nombre. « La première priorité a été de sécuriser le quartier, car on ne savait pas si le tireur était toujours dans sa maison ou s’il avait fui ». Les voisins sont évacués. L’un des gendarmes blessé est hospitalisé à Dole, l’autre héliporté sur Besançon. Le GIGN arrive dans la nuit. « Une douzaine d’hommes. Sept voitures. De grosses Mercedes break, des V6, aux vitres teintées ». Le PC est installé dans un bureau de l’atelier municipal, distant d’une centaine de mètres de la maison dans laquelle le forcené est retranché. « La compagne du tireur a donné des informations sur la configuration de son habitation. Le GIGN échafaudait toutes les hypothèses. Car on ne savait pas s’il ne simulait pas sa blessure et s’il avait réellement envie de se rendre. Ils disposaient d’énormément de matériel… ».

L’élu confirme qu’il s’en est fallu de peu pour que les deux gendarmes soient tués. « C’était vraiment un guet-apens ». Le tireur est finalement désarmé et les lieux sécurisés. Puis l’équipe médicale reçoit le feu vert pour rentrer. « Il avait perdu beaucoup de sang. » Christian Renard est héliporté à son tour sur Besançon, par la gendarmerie. « Les appareils se sont posés sur le stade. Les gyrophares des véhicules de gendarmerie indiquaient le lieu au pilote. »

Le maire ne veut pas trop en dire sur la personnalité du forcené, qui, semble-t-il, offrait plusieurs facettes. Ni sur d’éventuelles lettres anonymes reçues à la mairie. Il confirme un différend sur l’assainissement. « Il voulait être raccordé au réseau collectif. Nous lui avons expliqué pourquoi ce n’était pas notre choix. Mais cela n’a pas été jusqu’aux tribunaux ». Dominique Michaud veut saluer une nouvelle fois l’action des gendarmes. Avant de dire son étonnement de n’avoir été, à aucun moment, en contact avec le préfet ou le sous-préfet.

Le forcené suspendu de la police en 1998

Christian Renard était entré dans la police en 1974. Il avait été suspendu en 1998 après avoir été condamné à un an de prison avec sursis pour des appels malveillants au préjudice de sa première compagne. Il devait quitter définitivement la police en 1999, se mettant en retraite anticipée. Il aurait tiré entre cinq et dix fois sur les gendarmes avec un calibre 12, utilisant des cartouches de type chevrotine ainsi que des balles destinées au gros gibier. Le gendarme le plus grièvement atteint a été amputé d’une phalange. Il pourrait garder des séquelles à l’un de ses bras. Le second gendarme est sorti lundi de l’hôpital de Dole et a regagné son domicile. Christian Renard est, quant à lui, toujours hospitalisé dans un état très grave au CHU de Besançon. Le pronostic vital était, hier, encore engagé.

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