Jura: deux gendarmes blessés, dont l’un gravement, par un forcené
Deux gendarmes ont été blessés par balles, dont l’un grièvement, lors d’une intervention samedi soir près de Dole (Jura) dans le cadre d’un simple différend familial, au cours de laquelle l’auteur des coups de feu a été lui aussi grièvement blessé. (c) Afp
STRASBOURG (AFP) – Deux gendarmes ont été blessés par balles samedi soir près de Dole (Jura), dont l’un grièvement, lors d’une intervention pour un différend familial qui s’est soldée par un échange nourri de coups de feu avec un forcené, lui aussi sérieusement touché.
Le forcené, un ancien policier de 61 ans, a ouvert le feu sur trois gendarmes de la communauté de brigade de Dole à son domicile dans la petite commune de Champvans. Les forces de l’ordre avaient été sollicitées par un appel de sa femme, réfugiée chez ses voisins après une dispute.
« Elle a indiqué qu’elle avait été mise dehors par son mari, précisant qu’il avait exprimé des intentions suicidaires et qu’il était possiblement armé », a expliqué à l’AFP la procureure de la République de Lons-le-Saunier, Virginie Deneux.
Une patrouille de trois gendarmes a alors été envoyée sur place, où ils sont entrés dans la maison. « Il semblerait, même si c’est encore à vérifier, que le mis en cause leur a confirmé sa présence, les laissant progresser jusqu’à lui, et qu’à portée de tir, il ait fait feu sur les gendarmes », a-t-elle poursuivi.
Selon l’officier de communication de la gendarmerie de Franche-Comté, Didier Guériaud, le forcené a tiré « avec un fusil de chasse et les gendarmes ont semble-t-il riposté, il y a eu un échange d’assez nombreux coups de feu », dans lequel deux gendarmes et le forcené ont été blessés.
Les gendarmes ont pu s’extraire de la maison et appeler les secours et des renforts. L’homme armé est resté de son côté retranché pendant plusieurs heures, avant de se rendre vers 3H00 dimanche matin, alors que des hommes du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) préparaient une intervention.
« C’est l’intéressé qui a fait appel au 17 pour signaler qu’il était blessé et prêt à se rendre », a indiqué le parquet, ajoutant que son interpellation avait pu se faire sans difficulté par le GIGN.
Le gendarme le plus grièvement touché a été opéré, mais son état restait préoccupant dimanche après-midi. « L’opération s’est bien déroulée même si les conséquences physiques sont et resteront importantes », a précisé Mme Deneux. « Il a été blessé à la tête de l’humerus, à l’omoplate et à la main de façon importante, justifiant l’amputation d’une phalange », a-t-elle ajouté.
Il s’agit d’un militaire de 45 ans, au grade de maréchal-des-logis-chef, a précisé M. Guériaud, ajoutant qu’il était marié et père de deux enfants.
Le pronostic vital du forcené, ancien policier à la retraite, « est engagé », a également précisé le parquet en fin d’après-midi.
Le deuxième gendarme blessé, un adjudant-chef de 47 ans, a subi des blessures moins graves à l’avant-bras, tandis que le troisième membre de la patrouille n’a pas été touché.
Les faits se sont déroulés dans un quartier pavillonnaire de Champvans, une petite commune de moins de 1.500 habitants, proche de Dole.
« C’est un traumatisme important pour la population de notre petit village très calme », a dit à l’AFP le maire de la commune Dominique Michaud. « Le forcené avait déjà eu des petits problèmes de voisinage », a-t-il indiqué, sans vouloir s’exprimer davantage sur le profil de cet homme.
L’enquête en flagrance, pour « tentative d’assassinat sur militaire de la gendarmerie », a été confiée à la section de recherches de Besançon.
Nouvel Observateur