Jacques Mignaux devient conseiller d’État. « La gendarmerie est pleinement intégrée au ministère de l’Intérieur », estime-t-il.
« Changer de ministère n’a pas été – pour nous gendarmes – une simple formalité, mais a exigé des remises en cause dont on ne mesurait pas, en 2008, l’ampleur. La gendarmerie est désormais pleinement intégrée au ministère de l’intérieur. Elle n’en reste pas moins membre à part entière de la communauté militaire et doit rester en capacité de répondre aux missions de défense que le gouvernement entend lui confier », affirme le général Jacques Mignaux lors de sa cérémonie d’adieu aux armes, vendredi 12 avril 2013 à Paris, selon une allocution transmise à AEF Sécurité globale. Il quitte le poste de directeur général de la gendarmerie nationale et rejoint le Conseil d’État, indique Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, dans son intervention. Denis Favier lui.
Jacques Mignaux cite, dans son discours, les « partenaires du quotidien » de la gendarmerie, notamment la police nationale. « Des étapes significatives de notre nécessaire rapprochement ont été franchies ces dernières années, au travers de la recherche de synergies, de complémentarités et la création de directions communes. Je veux en particulier avoir un mot pour deux ‘pionniers’, Émile Pérez et Bernard Pappalardo, à qui nous devons, assez largement, la réussite de la DCI (Direction de la coopération internationale) et du ST(SI)2 (Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure) », ajoute-t-il. « Cette démarche peut être approfondie. Nous avons ainsi l’ambition avec vos encouragements, monsieur le ministre de créer un service commun pour les achats, l’équipement et la logistique. »
L’ancien DGGN salue également le travail mené avec le corps préfectoral, les autorités judiciaires, les « camarades des armées », les « élus, en particulier ceux des communes rurales, qui prennent beaucoup de leur temps pour compenser le manque de moyens », les sapeurs-pompiers, les « représentants du service public au sens large qui sont présents dans nos territoires ».
« VRAI DIALOGUE INTERNE »
« C’est avec mes gendarmes – à leur tête, que j’ai découvert les exigences du métier et la réalité parfois dure du terrain. J’ai appris à leurs côtés que ce sont d’abord les événements et les crises qui soudent les hommes, que c’est dans la difficulté que l’on découvre véritablement l’autre et que l’on se révèle à soi-même », explique Jacques Mignaux. « Comme directeur général, j’ai parfois eu le sentiment d’être accaparé par des pesanteurs administratives de toute sorte. Aussi, lorsque les dossiers me paraissaient par trop désincarnés, je retournais visiter les gendarmes dans leurs brigades et m’y ressourçais. »
« Ce qui est le plus passionnant dans ce métier, c’est le contact et la relation humaine », affirme le général. « Il y a la relation de commandement, qui restera toujours centrale. Mais il y a aussi, dans notre spécificité militaire, une place pour un vrai dialogue interne. Je veux saluer ici nos instances de participation et le conseil de la fonction militaire-gendarmerie – dont le groupe de liaison est présent. Je les remercie pour la richesse et la franchise de nos échanges. »
« Certes la période est rendue plus difficile en raison des difficultés budgétaires. Mais nous savons aussi que les défis de la sécurité n’iront pas en diminuant, ni en métropole, ni dans nos outre-mer », explique Jacques Mignaux à l’adresse de son successeur, Denis Favier. « Il te faudra donc poursuivre les chantiers, en ouvrir d’autres et je sais que tu le feras avec conviction tout autant qu’avec le souci de l’adhésion des hommes. »
Source : AEF Sécurité « globale (ex-AISG) Dépêche n° 8798 – Paris, vendredi 12 avril 2013