Il pointe un laser sur un hélicoptère des gendarmes, l’équipage se pose pour l’arrêter
Par Florent BONNEFOI
Publié le 07/08/24 à 12:30 – Mis à jour le 07/08/24 à 14:01
Vendredi soir, un jeune majeur de Hyères dans le Var, a manié un pointeur laser en direction d’un hélicoptère.
Un jeune Varois a eu la surprise de l’année, vendredi soir, peu avant 21h, lorsque l’équipage d’un hélicoptère de la gendarmerie qu’il venait de viser avec un laser, a sonné à sa porte pour l’arrêter.
C’est devenu un fléau pour les pilotes d’avions de ligne, mais aussi d’hélicoptères, régulièrement pris pour cible par de puissant pointeurs lasers. Les auteurs de ces « illuminations » ne cherchent généralement qu’à s’amuser, sans se douter des risques qu’ils font courir aux équipages, souvent surpris dans des phases de vol critiques, comme l’atterrissage. Mais aussi des conséquences pénales considérables lorsqu’ils se font attraper.
Vendredi soir, un jeune majeur de Hyères dans le Var, l’a appris à ses dépens lorsque, quelques minutes après avoir manié un pointeur laser en direction d’un hélicoptère, il a eu la surprise de voir débarquer l’équipage au complet, encore en tenue de vol, à son domicile pour l’arrêter. Le jeune homme avait eu la mauvaise idée de viser un aéronef des forces aériennes de la gendarmerie en plein treuillage.
« Nous sommes spécialisés, pilotes, mécaniciens, mais nous sommes d’abord tous des gendarmes« , rappelle le colonel Martin Patier, le commandant de la force aérienne Sud de la gendarmerie. Toutefois, vendredi soir, l’incident n’a fait sourire personne
L’équipage ébloui en plein hélitreuillage
Vers 20h30, un équipage venait de décoller de la base aéronavale de Hyères à bord d’un EC-135 afin de réaliser un essai. Il s’agissait de tester le treuil de bord, à la suite de son entretien. Le protocole impose de remonter une charge de 160kg sur toute la longueur du câble, soit 90 mètres, afin de s’assurer du bon fonctionnement de la machine. La manœuvre est courante, mais néanmoins très délicate, car l’hélicoptère doit maintenir un vol stationnaire très loin du sol. Il se trouve alors en limite de puissance, tandis qu’un mécanicien accroche la charge, 90 mètres plus bas et surveille sa montée.
C’est à ce moment-là que la cabine s’est illuminée. « Outre le fait que l’équipage est déconcentré dans un moment délicat, il n’y aucun moyen d’effectuer une manœuvre évasive à cet instant, il faut poursuivre en maintenant le vol stationnaire, mais c’est extrêmement dangereux« , explique le colonel Patier, lui-même pilote. Sous l’effet de l’éblouissement, le EC-135 se déporte d’ailleurs de plusieurs dizaines de mètres.
Toutefois, l’équipage a le temps de repérer l’origine du rayon. Sitôt le vol terminé, la machine à peine la machine posée devant son hangar, le pilote et les deux mécaniciens sautent dans une voiture du service et se rendent à l’adresse qu’ils ont repérée. Quelques instants plus tard, l’auteur du coup de laser est interpellé et son pointeur, un modèle de classe 3, saisi. Le jeune homme a été remis à la brigade de gendarmerie maritime de Hyères, en charge de l’enquête, et les trois membres d’équipage ont déposé plainte.
Poursuivi notamment pour mise en danger de la vie d’autrui et entrave à la circulation aérienne (une infraction passible, à elle seule, de 5 ans de prison et 18000€ d’amende), il sera jugé par le tribunal correctionnel d’ici à la fin de l’année.