Il fonce vers le gendarme : le fuyard écroué – Nantes
À Carquefou, complètement ivre, il a voulu fuir un contrôle, samedi. Un militaire, qu’il a failli percuter, a fait feu.
Angoisse du couvreur-zingueur à l’heure où les juges vont décider de son avenir, bien mal engagé. « Ça fait 28 ans que je travaille en extérieur… Si je me retrouve enfermé… »
L’enfermement, c’est pourtant ce qui attend cet homme empêtré dans l’alcool. Une rupture douloureuse l’a fait plonger il y a 19 ans. Jamais soigné. « Stop ! Le tribunal dit stop ! lance la présidente. Ça s’arrête tout de suite. Vous allez utiliser les six mois qui viennent pour réfléchir à votre problématique d’alcool. Et commencer des soins. » Six mois de prison ferme donc et six mois de plus avec sursis et obligation de soin. Annulation du permis. Et confiscation de sa voiture. Franck Berthet a commis le délit de trop.
On devrait plutôt dire la série de délits. Ce week-end, quand il a aperçu les gendarmes, complètement ivre, il a fait demi-tour sur les chapeaux de roues au volant de son fourgon non assuré, à Carquefou. À côté de lui, son passager l’a supplié une centaine de fois de s’arrêter. Les militaires ont pris le fuyard en chasse et ont tenté de lui barrer la route dans une impasse. « Vous avez freiné ? » interroge la présidente du tribunal. « J’ai accéléré », répond piteusement le quadragénaire récidiviste. Un gendarme, descendu arme au poing de sa voiture, va réagir en deux temps. Un : sauver sa peau en s’écartant. Deux : arrêter le chauffard en tirant dans ses pneus. Mission accomplie.
La procureure est « sidérée » par le comportement du fuyard, déjà condamné au mois de mai. « Y’a plus rien à ce moment-là ! Plus de limite, plus de barrière. Rien. Heureusement qu’il était un peu tard et qu’il n’y avait plus trop de circulation. On se dit : pourvu qu’on ne croise pas ce type de personne au volant… »
Ses fermes réquisitions ont intégralement été suivies par le tribunal. Franck Berthet a été écroué.