Guerre d’Algérie. Rennes : le 19 mars, une mémoire toujours douloureuse
À Rennes, ce vendredi19 mars, le préfet de Bretagne et d’Ille-et-Vilaine a présidé la cérémonie pour la journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
« Un jour, ma petite fille est venue me voir et m’a demandé : alors papi, en Algérie, tu as tiré sur des gens ? Alors, j’ai pris le temps de lui raconter… » François Richou portait le drapeau de l’association de la Fnaca (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie ) vendredi, à Rennes, pour la cérémonie du 19 mars, journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
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« Longtemps, personne n’a voulu en parler. Alors il faut témoigner auprès des jeunes, poursuit l’ancien combattant qui est récemment intervenu devant des élèves du lycée Jean-Jaurès. Quand je leur ai proposé de se lever pour une minute de silence, aucun n’a hésité. C’était impressionnant. »
« Un tournant décisif fut pris »
Le 19 mars, date officielle du cessez-le-feu de la guerre Algérie, au lendemain des accords d’Évian du 18 mars 1962, reste encore une date sensible dans le calendrier mémoriel, qui ravive des cicatrices de l’Histoire toujours à vif.
« Le 19 mars, un tournant décisif fut pris. Il bouleversa la vie de millions de femmes et d’hommes en France comme en Algérie. Pour des milliers de familles il y eut un avant et un après, a rappelé Emmanuel Berthier, préfet de Bretagne et d’Ille-et-Vilaine, en lisant le message de la ministre Geneviève Darrieussecq. Ces accords annonçaient une nouvelle relation entre la France et l’Algérie. Dans ce temps de transition, au soulagement des uns faisaient écho les détresses des autres, aux espérances qui grandissaient répondaient les blessures qui se creusent ».
À Rennes, la cérémonie s’est déroulée en présence seulement de quelques élus et représentants de l’armée et la gendarmerie, et quatre membres des associations Fnaca et Aracvg (association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix). Louis Godier était le second porte-drapeau présent, en représentation de l’association Aracvg.