Moins d’accidents, moins de blessés et pourtant, encore plus de morts sur les routes du Gers. Avant l’un des week-ends les plus risqués de l’année, les gendarmes multiplient les contrôles.

«Je sais que c’est pour la sécurité mais j’avoue que c’est un peu too much», lance Mathieu au rond-point du Super U de Marciac. Avec quatre de ses amis, il a fait l’objet d’un contrôle de gendarmerie. Dans sa voiture, Achille est à la recherche de stupéfiants. Achille n’est pas un officier mais bien un brave berger allemand entraîné pour détecter les odeurs suspectes de drogues. Et au final, il dénichera un pochon d’herbe de cannabis qui vaudra à son propriétaire d’être convoqué devant le tribunal.

Hier après-midi, dix-sept gendarmes procédaient à un contrôle d’envergure aux quatre coins de la ville. Grâce au renfort de la brigade aérienne de Francazal qui patrouillait en hélicoptère, les officiers au sol ont également reçu le soutien de l’unité cynophile de Colomiers. A quelques heures du lancement officiel du Jazz in Marciac et avant le grand week-end du chassé-croisé des vacanciers, le message sécuritaire est omniprésent dans le département. Surtout après le nouvel accident mortel qui a eu lieu sur la RN 124 vendredi après-midi. Dans le viseur, les comportements addictifs (alcool, drogues, etc.), bien sûr, ceux dits à risques (vitesse, usage du téléphone, non-respect des distances de sécurité, etc.) ou encore le manque de vigilance d’une manière globale (mauvaise appréciation des conditions, endormissement, etc.). «75 % des accidents dans le Gers sont dus à une perte de contrôle du véhicule», rappelait hier Armelle De Ribier, la sous-préfète de Mirande, qui participait à l’opération de contrôle. En effet, l’année a été particulièrement meurtrière (lire ci-contre). Pourtant, curieux paradoxe que celui des statistiques.

En 2014, il y a environ 30 % d’accidents et de blessés en moins qu’en 2013. Mais ils sont beaucoup plus graves : en moyenne, un sur 5 est mortel cette année. Les gendarmes sont formels : l’inattention et l’alcool restent les principales causes d’accidents. Les stupéfiants sont également en légère hausse : la multiplication des dépistages explique en partie cette augmentation. Alors, la prévention mais aussi la répression sont plus que jamais dans l’esprit des forces de l’ordre. Vendredi, un nouveau contrôle routier sera conduit par cinquante gendarmes qui disposeront désormais d’un nouvel outil mobile pour traquer les chauffards. Le but de la manœuvre étant de faire baisser ce chiffre funeste : «Il n’y a pas de fatalité, juste un Code de la route à respecter», s’exclamait Armelle De Ribier.

Le chiffre : 12

Décès > Sur les routes du Gers. Depuis le début de l’année, douze personnes ont trouvé la mort sur les routes du département contre cinq en juin 2013. Douze décès avaient alors été enregistrés seulement au mois de décembre 2013.

«Conduire n’est pas un acte à prendre à la légère. Seul un vrai changement de comportement au volant permettra de faire baisser le nombre de tués sur les routes.»

Armelle De Ribier,

sous-préfète de Mirande