Yvelines : Gérald Darmanin concerte les élus pour former de nouvelles brigades de gendarmerie
Dans le cadre des 200 brigades annoncées pour l’été 2023 dans les zones gendarmerie de France, le ministre de l’Intérieur est venu échanger avec les maires des communes rurales, lundi aux Bréviaires. Les concertations vont vers la création d’une équipe en renfort sur le secteur nord du département, et une autre dédiée à l’environnement.
0Par Julie Ménard Le 24 janvier 2023 à 07h14
Chaque département en aura deux. Mais où ? C’est pour décider de l’implantation de ces nouvelles brigades de gendarmerie, promises à l’été 2023 par le gouvernement, que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est venu rencontrer les élus des communes rurales des Yvelines ce lundi. Dans la salle des fêtes des Bréviaires, près de Rambouillet, ministère, militaires et maires ont passé deux heures à échanger sur la meilleure façon d’exploiter ces moyens supplémentaires.
C’est le colonel Vincent Roche qui a exposé ses propositions au ministre, après en avoir préalablement discuté avec les élus locaux. « La délinquance a progressé de manière significative, ce qui nécessite une réorganisation constante de nos brigades, évoque le chef des gendarmes des Yvelines en préambule. Depuis 2002, treize brigades ont été dissoutes dans notre département. »
La première brigade sera probablement attendue dans le nord du territoire, dans la zone dite « des trois frontières » que sont les communes de Mantes-la-Jolie, Saint-Germain-en-Laye et Rambouillet, trois villes en zone police. Elle renforcera les effectifs déjà en place et nécessitera certainement la construction de locaux neufs pour l’accueillir. Une promesse d’ores et déjà faite par le président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier, au colonel de gendarmerie.
Faire face à une démographie en hausse
En attendant sa construction – estimée entre 4 et 5 ans de travaux – la nouvelle brigade pourrait s’installer provisoirement dans d’autres murs pouvant les accueillir, comme un bureau de poste par exemple.
Cette équipe contribuera à mieux faire face à la croissance démographique, bien plus forte en zone gendarmerie – 3 à 4 % par an, soit environ 2000 habitants supplémentaires – qu’en zone police – 1,20 % pour le département des Yvelines.
Elle sera par ailleurs particulièrement vigilante aux axes routiers, le long desquels les cambriolages s’accumulent ces dernières années, ainsi qu’aux vols de voitures, devenus très prenants pour les forces de l’ordre locales.
Une brigade mobile mobilisée sur les atteintes à l’environnement
La seconde brigade de gendarmerie souhaitée par les élus locaux serait quant à elle mobile, et profiterait à l’ensemble du département, avec un point d’attache plutôt au sud. Celle-ci serait exclusivement dédiée aux sujets environnementaux.
« Je pense qu’on manque de surveillance autour des espaces naturels, fait remarquer Sylvain Lambert, le maire de Rochefort-en-Yvelines. On finit par prendre des abonnements aux déchetteries pour se débarrasser des dépôts sauvages. Il y a aussi la circulation des véhicules à moteurs, les barbecues, etc. »
En plus des dépôts sauvages, cette brigade pourrait intervenir sur les sujets en lien avec les pénuries d’eau et les feux de forêt. « On doit aussi renforcer notre action sur le golf national de Guyancourt avec les Jeux olympiques qui arrivent car il y a des actions malveillantes de la part de certains écologistes radicaux », ajoute Vincent Roche.
Une prise de fonction attendue pour l’été prochain
Parmi les maires qui ont pris la parole, plusieurs ont évoqué la volonté d’obtenir plus de deux brigades. L’argument pour les Yvelines étant la particularité du territoire, dont 80 % se trouvent en zone rurale lorsque la répartition police gendarme est plutôt équivalente dans les autres départements.
Les zones de compétences des uns sont imbriquées dans les zones de compétences des autres. Et si les relations semblent cordiales entre tous, il reste que les gendarmes revendiquent plus de charge de travail que dans d’autres régions de France.
Ce à quoi le ministre de l’Intérieur n’est pas resté insensible. « La particularité du territoire étant ce qu’elle est, on va regarder ce qu’il est possible de faire. Le préfet n’aura qu’à me soumettre 3 propositions, si c’est accepté ce sera grâce à moi, et si la 3e est refusée ce sera de sa faute à lui », a lancé Gérald Darmanin sur le ton de l’humour. Attendues fin mars, ces propositions déboucheront sur la publication de la carte des 200 nouvelles brigades de gendarmerie de France au mois de mai 2023 pour une prise de fonction effective entre juillet et août.