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Gendarmerie: une Fleur parmi les hommes

MIS EN LIGNE LE 8/03/2021 À 06:23 

ALBANE WURTZ

La gendarmerie mobile ne s’est féminisée qu’en 2016. Rencontre avec l’une de ses membres, Fleur, qui, tous les jours, évolue au contact d’hommes.

Fleur renforce les effectifs de gendarmerie départementale de Guyane.

À 26 ans, Fleur n’est pas une jeune femme ordinaire. Le matin, lorsque d’autres (comme nous) vont au bureau, elle, se rend sur le théâtre d’interventions, de manifestations, d’émeutes… Son quotidien, c’est notre protection, le sujet de son travail, c’est la patrie. Ses outils de travail à elle n’ont rien à voir avec un stylo, un cahier ou encore un appareil photo, ce sont plutôt le casque lourd, le pare-balles, les armes.

Si la profession de gendarme s’est féminisée sur le tard (elles ne représentaient qu’1 % des effectifs en 1983 contre 18 % en 2018), celle de l’unité spécifique des gendarmes mobiles date plus ou moins d’hier. Ce n’est en effet que depuis 2016 que les personnels féminins ont accès à ce corps particulier, envoyé en mission aux quatre coins du monde plusieurs fois par an.

Fleur, elle, n’envisageait que cette unité-là. Un mode de vie qui lui convient parfaitement.

Son entrée en gendarmerie

Fleur a intégré la gendarmerie à 18 ans. « Un ami m’en avait parlé et j’aimais l’idée d’aider mes semblables, d’être utile au quotidien. » Elle commence sa carrière en tant que gendarme adjoint volontaire à Nantes puis, après avoir réussi le concours sous-officier, intègre l’école pendant huit mois.

Son entrée en gendarmerie mobile

Depuis trois ans, Fleur exerce donc en mobile, affectée à l’escadron 34/7 de Rosières-près-Troyes. « C’était précisément cette unité qui m’intéressait, la mobile », insiste-t-elle, d’emblée.

« On œuvre dans tellement de domaines différents, pas un jour ne ressemble à un autre. »

« J’aime bouger, le maintien de l’ordre me plaît mais pas seulement, on œuvre dans tellement de domaines différents, pas un jour ne ressemble à un autre. »

Pour preuve, depuis fin janvier, Fleur et ses camarades sont en déplacement en Guyane. Là, jusqu’à début mai, la jeune femme assure le renfort d’une brigade locale.

La féminisation récente de la gendarmerie mobile

Fleur a intégré la mobile en 2018 soit à peine deux ans après l’ouverture de l’unité aux personnels féminins. Pour elle, il ne pouvait en être autrement. « C’était dans la logique des choses, il n’y avait aucune raison valable que ce ne soit pas le cas d’autant que cela ne fait aucune différence sur le terrain », assure-t-elle.

Être une femme en mobile

Les effectifs de la gendarmerie mobile, comme ceux de la gendarmerie, restent majoritairement masculins. Mais pour Fleur, aucune raison d’être traitée différemment. Homme ou femme, même uniforme, même combat.

« Il n’y a aucun avantage ou aucun inconvénient à être une femme en mobile », oppose-t-elle.« Je ne suis pas là pour montrer que je suis une femme, je ne vois aucune différence avec les hommes, je suis militaire avant tout. »

« Il n’y a aucun avantage ou aucun inconvénient à être une femme en mobile. »

Le ton est franc et direct, la passion évidente, le message passé. « Le seul petit souci, et encore », explique-t-elle en souriant, « ce sont les toilettes ».

Le regard des proches sur son engagement

Fleur n’a jamais caché son souhait d’intégrer la mobile, elle n’en a jamais été découragée non plus. « Ma famille, mes amis ont toujours été bienveillants à mon égard et m’ont toujours encouragée à poursuivre dans la voie que je m’étais tracée. »

En dépit du danger inhérent à la fonction ? « Mes parents peuvent être un peu inquiets lorsqu’ils voient certains événements à la télé mais j’évite de leur donner trop de détails. »

La mobile, compatible avec une vie de famille ?

Pour Fleur, la question ne se pose même pas. Si le partenaire est le bon, il accepte forcément. « Il faut trouver la personne qui accepte ce mode de vie mais c’est mon choix alors si c’est le bon, il accepte. » Quant à la vie de famille, Fleur n’y pense pas encore mais là non plus, elle estime que son engagement n’est pas un frein.

« C’est peut-être plus compliqué pour une femme de s’absenter trois mois mais si on a le conjoint idéal et la bonne organisation, je ne pense pas que ce soit réellement un problème », estime-t-elle.

« Il faut trouver la personne qui accepte ce mode de vie. »

La question ne se pose pas pour elle en ce moment mais elle se posera peut-être plus tard sachant que son avenir s’inscrit dans la gendarmerie mobile. « Je vais passer le diplôme d’armes pour être gradée et c’est certain qu’à court et moyen termes, je ne me vois pas évoluer ailleurs qu’en mobile. »

La vie en communauté pendant les déplacements

Volontaire pour tous les déplacements (Fleur a déjà fait deux fois la Guyane, la Polynésie française, La Réunion…), elle y a trouvé son équilibre et se sent aussi à l’aise seule, pendant ses vacances qu’en collectivité, pendant les déplacements.

« C’est sûr qu’il faut aimer être toujours ensemble parce qu’on vit ensemble, on mange ensemble, on dort ensemble, c’est une vie en collectivité constante. »

Source : lest-eclair.fr


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