Articles

Le - Gendarme tabassé à Montpellier : « Maintiens-le au sol, on va le finir », la famille d’un suspect condamnée

Accueil  Actu Justice

Gendarme tabassé à Montpellier : « Maintiens-le au sol, on va le finir », la famille d’un suspect condamnée

Les deux militaires du Psig en tenue civile, venus en repérage, ont été pris à partie par la famille du tireur présumé du vigile de Juvignac et l’un d’eux roué de coups. ILLUSTRATION MIDI LIBRE

JusticeMontpellierHérault

Publié le 23/02/2021 à 08:52 , mis à jour à 17:28

Le 22 novembre dernier, deux gendarmes en civil étaient venus faire du repérage à La Paillade en vue d’interpeller le tireur qui avait visé un vigile à Juvignac.

L’affaire avait suscité l’émoi le 22 novembre dernier quand un Montpelliérain avait tiré sur un vigile dans un supermarché de Juvignac, parce que ce dernier venait de le refouler à l’entrée car il refusait de porter un masque.

Il s’était ensuite rendu tranquillement chez sa mère à la Paillade où les gendarmes avaient repéré son véhicule. Mais alors que deux militaires du groupe de surveillance et intervention du Psig en tenue civile, casquette et capuche, en repérage dans son immeuble sont pris à partie par la famille du suspect (depuis condamné à cinq ans de prison dont un avec sursis, il a été écroué) et l’un d’eux roué de coups.

Deux de ses sœurs étaient poursuivies pour complicité de violences en réunion et sur un gendarme « dans le but d’empêcher une interpellation » et son neveu pour violences aggravées.

« Maintiens-le au sol, on va le finir ! »

Tout démarre lorsque les deux sœurs aperçoivent deux jeunes « tourner » dans le jardin sous leur balcon du premier étage, regarder les noms sur les boîtes aux lettres. Puis à travers le judas de l’appartement de sa mère, l’une d’elles revoit les deux mêmes, téléphone à la main, « faire des gestes bizarres ».

Elle sort pour les questionner et commence à filmer avec son téléphone. « Ils ne répondaient pas à mes questions, ils disaient qu’ils cherchaient un ami […]. On est dans un quartier où on est toujours en alerte de ce qui peut se passer […]. Ils ont pris la fuite, j’ai appelé à l’aide, j’ai dit attrapez-les, attrapez-les ! ».

C’est alors son frère, le tireur présumé, et son fils qui se lancent à la poursuite des deux « fuyards ». « En aucun cas je ne savais ce qui s’était passé au supermarché à midi, je voulais comprendre ce qu’ils faisaient devant chez ma mère ». Le gendarme rattrapé reçoit des coups (4 jours d’ITT) d’abord par le suspect et son neveu puis par d’autres jeunes du quartier. Il crie qu’il est gendarme puis entend : « Maintiens-le au sol, on va le finir ! »

« Ils ne faisaient pas partie du décor alors on les chasse »

« On est inquiets devant des voleurs nous dit-on, est-ce qu’on appelle la police ? Mais non, on appelle les jeunes, c’est eux la police du quartier mais où on va ! », lance Me Gérard Christol en partie civile. Pour le procureur Lionel Sabater-Bono, rien n’en faisait des suspects. « Ce n’est pas leur accoutrement qui en a fait des suspects, mais parce qu’ils ne faisaient pas partie du décor, on les chasse ». Il évoque une milice de quartier.

En défense, Me Rémi Bertrand martèle au tribunal présidé par Geneviève Boussaguet que la famille ignorait que leur frère allait être arrêté et qu’elle ne peut être poursuivie pour complicité de violences. Le neveu reconnaît avoir poursuivi et frappé le fuyard mais s’être arrêté dès que la victime a dit être gendarme. « Vous éliminerez la circonstance aggravante des violences sur un gendarme car il ne connaissait pas leur qualité », insiste Me Gallix pour le neveu, agent SNCF, dont le parquet veut que sa condamnation soit inscrite sur le bulletin numéro 2 du casier. Le tribunal ne suivra pas sur ce point.

La sœur et le neveu ont été condamnés à 18 mois de sursis probatoire pour l’un et 12 mois pour l’autre. La seconde sœur impliquée a été reconnue irresponsable pénalement pour trouble mental. Les trois sont en revanche reconnus responsable civilement du préjudice qui sera évalué lors d’une autre audience.

HÉLÈNE AMIRAUX

Source : www.midilibre.fr

Be Sociable, Share!