Fête du Brevet entre violence et confusion dans la Creuse : les gendarmes cherchent à rétablir la vérité
Publié le 08/08/2023 à 17h50
inondation et coulee de boue suite orage, champeix le 28/05/2023, photo Thierry Lindauer ILLUSTRATION GENDARMERIE © Thierry LINDAUER
Que s’est-il passé dans cette nuit du vendredi au samedi du dernier week-end de juillet ? Des jeunes se sont réunis pour fêter leur brevet des collèges chez la mère de l’un d’eux à Pont-à-l’Evêque. Ils sont des environs, de Pionnat, Saint-Laurent, Sainte-Feyre et ont autour d’une quinzaine d’années.
Vers 23 h 30, ils sont une douzaine à décider de s’en aller promener sur les bords de la Creuse, accompagnés par un grand frère qui a dépassé la vingtaine.
La suite, c’est Lucas Lambert, le père d’un des collégiens qui la raconte comme on la lui a rapportée : « Là, dans l’obscurité, un individu surgit armé d’un bâton ou d’une batte de base-ball, dans la nuit ils n’ont pas bien vu. Le type les a insultés, menacés, le grand frère a essayé de s’interposer et a été roué de coups. Les jeunes se sont enfuis, effrayés pour aller se réfugier dans la maison de cette maman qui accueillait la soirée. Le type a alors débarqué avec son bâton, a tapé sur la voiture de la dame, brisé des vitres du rez-de-chaussée… La maman a appelé des voisins, puis les gendarmes… Quand du monde a commencé à arriver, le type est reparti ».
Un homme que le voisinage aurait reconnu, un SDF qui « squatte dans des cabanes ».
Quand l’apéro déchaîne la violence
« Le jeune blessé a été transporté à l’hôpital, blessé à la jambe, aux côtes et à la tête et aurait bénéficié de dix jours d’ITT », complète Lucas Lambert.
Lydie Warolin, vice-procureur de Guéret, n’a pas souvenir d’une ITT de plus de huit jours.
Le suspect a été appréhendé au bout de quelques jours et entendu en garde à vue ce week-end ou en début de semaine, la brigade de Sainte-Feyre ayant été chargée de l’affaire.
Deux versions contradictoires à confronter
Au terme de sa garde à vue, l’homme a été libéré, ce qui n’a pas manqué de choquer les familles des jeunes.
« L’enquête est en cours et se poursuit, précise la parquetière. Il y a plusieurs versions contradictoires de la soirée et de ce qui s’y est passé, des vérifications doivent être faites ». Ainsi, plusieurs des jeunes doivent être réentendus par les gendarmes.
Deux versions dont on peut imaginer qu’elles divergent sur qui a agressé qui. « Cet homme est connu pour avoir commis des violences par le passé », croit savoir Lucas Lambert.
« Il a effectivement un passé, confirme Lydie Warolin sans donner le détail, mais pas pour des faits récents ».
L’enquête devra donc faire le tri, d’abord, entre les versions.
Éric Donzé
