Vacances ou pas, le cambriolage est malheureusement un phénomène en pleine expansion ces dernières années. Ainsi, le temps de lire cet article, deux cambriolages auront été commis en France. Face à l’explosion de leur nombre dans la région, les communes, surtout rurales, ont recours aux protocoles dits de participation citoyenne. Un dispositif pas toujours vu d’un bon œil, certains craignant la création de milices. Les habitants, eux, mettent en avant la défense de leur quartier
Malgré les efforts consentis par la gendarmerie et la police, rien n’y fait. Dans la région, la hausse du nombre de cambriolages est bien supérieure à la tendance nationale : + 12 % dans le Pas-de-Calais, + 14 % dans le Nord contre + 4,6 % en France en 2013. C’est particulièrement valable dans les communes rurales, plus touchées (+ 25 % de cambriolages dans les zones rurales nordistes). Quand le cambriolage de trop a été commis, des maires optent pour la mobilisation citoyenne, qui permet à des habitants de devenir les référents de la gendarmerie ou de la police. Objectif : gagner en réactivité. Tous les élus signataires que nous avons contactés nous ont ainsi clairement indiqué qu’ils avaient mis en place le dispositif en réponse à de multiples vols avec effraction.
Ne pas intervenir, mais transmettre l’information
Reste que ces protocoles continuent de souffrir d’une mauvaise réputation. Initiative prônant la délation pour les uns, engagement citoyen pour les autres, chacun a son avis. Cela donne d’ailleurs lieu à des prises de becs fréquentes lors de conseils municipaux, certains craignant la création de milices.
Pourtant, les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais, appuyées par la police et la gendarmerie, rappellent que ces dispositifs sont encadrés. Pas question de sombrer dans l’ambiance de 1940. « Très souvent, les référents choisis sont déjà des informateurs, indique ce gendarme, bien au fait du protocole. Il y a d’ailleurs beaucoup d’anciens gendarmes, d’anciens policiers ou des retraités sensibles à la vie de leur commune. » En ce sens, le protocole viendrait institutionnaliser une toile d’araignée déjà existante, dans le but de la rendre plus réactive.
Noter les voitures suspectes
Concrètement, les référents sont formés à la prise d’informations. Tout est répertorié dans un guide que nous nous sommes procurés. Lorsqu’un cas se présente, ils recueillent des informations pouvant servir aux gendarmes. S’il s’agit d’une voiture suspecte, ils relèvent la marque, le type, la couleur, l’immatriculation… S’il s’agit d’individus, ils notent nombre, taille, âge, vêtements, signes particuliers et «ethnie ».
Lorsque la gendarmerie souhaite alerter les habitants, elle envoie un SMS aux référents. L’information circule aussi dans l’autre sens, par téléphone (pas par SMS). Si c’est une information bénigne, ils prennent attache avec la brigade, détaille cet adjudant de gendarmerie. Quand c’est urgent, ils appellent le 17 . » Mais il y a une règle d’or, écrite en rouge dans le guide : Le référent n’intervient jamais, il observe et transmet l’information. » Pas question de jouer aux super héros.