« Je vais vous égorger un par un » : énervé de ne pas pouvoir fumer, il agresse les forces de l’ordre dans les geôles du tribunal
Publié le 27/02/2024 à 19:17
Menaces de mort à l’encontre des gendarmes, l’un d’entre eux projeté au sol : en décembre dernier, un prévenu qui attendait de comparaître, avait agressé les forces de l’ordre dans les geôles du tribunal judiciaire.
C’est une histoire de cigarette qui aurait mis le feu aux poudres. En décembre dernier, un prévenu mécontent de ne pouvoir aller fumer, s’en était pris violemment aux forces de l’ordre dans les geôles du tribunal judiciaire, où il attendait d’être jugé. Des menaces de mort explicites : « Je vais vous égorger un par un avec un cutter. » Et des agressions physiques : des crachats, et un coup au visage d’un gendarme qui bénéficiera de 3 jours d’ITT.
Il refuse d’assister à son procès
Vendredi 23 février, à l’audience du tribunal correctionnel, le jeune homme de 20 ans devait répondre de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, outrage et rébellion. Mais jusqu’au dernier moment, il refuse d’assister à son procès. « Il était préférable qu’il ne monte pas à l’audience », déclarera son avocate lors de sa plaidoirie, considérant le tempérament impulsif de son client. C’est donc en son absence que se sont déroulés les débats.
Le président Fabrice Parisi rappelle les faits. Ce 13 décembre dernier, le prévenu doit comparaître avec d’autres mis en cause, pour des violences en réunion commis en maison d’arrêt, où il est en détention provisoire dans le cadre d’un mandat de dépôt criminel. Dans une geôle collective du tribunal de Montpellier, il se livre à du tapage. « Il se comportait comme le caïd », rapporte un gendarme réserviste qui figure parmi les victimes, et constitué partie civile.
« Il n’a pas sa cigarette, ça le rend incontrôlable »
On décide alors de le transférer le jeune homme dans une cellule individuelle. C’est à ce moment qu’il devient violent. « C’est reparti de plus belle, comme s’il était branché sur l’électricité », déclare dans la procédure le gendarme réserviste. Son collègue, lui aussi réserviste, est projeté au sol et heurte le carrelage avec la tête. Il est blessé à une oreille et à un œil. « Le prévenu n’a pas sa cigarette et cela le met dans un état incontrôlable », observe son avocate, Me Laure Valarié. « Il s’est calmé après une bonne dizaine de crachats », ajoute l’un des gendarmes présents à l’audience.
La caméra de vidéo-protection obstruée par un gendarme
Lors de son audition, dans la procédure, le jeune homme affirme avoir été « étranglé et tapé ». Il reconnaît les insultes mais conteste les crachats et les menaces. Sur les images de vidéo-surveillance, un passage retient l’attention du président : celui où un gendarme vient obstruer la caméra avec sa main. Pour M. Parisi, « ce geste jette un doute. Est-ce que c’était pour cacher de la violence de la part des forces de l’ordre ? » « Ce geste nous laisse des interrogations. On n’avait pas besoin de ça », regrette l’avocate du prévenu.
« Victime de lui-même »
Pour le procureur Marco Scuccimarra, on est devant « un incident fort rare ». Le représentant du ministère public rend hommage « aux policiers qui travaillent en permanence dans les geôles du tribunal et à ceux qui y viennent en renfort ». Il décrit un prévenu « à la personnalité très impulsive, qui a du mal à gérer la frustration, provocateur et perturbateur ». Il requiert un an de prison avec mandat de dépôt.
Pour l’avocate de la défense, son client est « victime de lui-même », « il n’arrive pas à se contrôler mais ne relève pas non plus de soins psychiatriques. » Le tribunal a finalement requalifié les faits de violence en rébellion et condamné le jeune homme à 8 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Concernant le préjudice subi par les gendarmes, le dossier a été renvoyé sur intérêts civils.