Loire-Atlantique : en garde à vue, il tente de s’emparer d’une arme et blesse six gendarmes
Un jeune homme de 20 ans a été condamné jeudi 2 février 2023 en comparution immédiate pour des violences, des menaces, des insultes sur 6 gendarmes à Herbignac (Loire-Atlantique).
Par Julien Bouliou
Publié le 2 Fév 23 à 16:11 mis à jour le 2 Fév 23 à 17:18
Un jeune homme de 20 ans a été condamné jeudi 2 février 2023 à 18 mois de prison, dont 10 avec un sursis probatoire de deux ans, en comparution immédiate pour des violences, des menaces, des insultes sur 6 gendarmes à Herbignac (Loire-Atlantique).
Il a été incarcéré à l’issue de l’audience.
Dans la matinée du lundi 30 janvier 2023, cet habitant de Mesquer a reçu la visite des forces de l’ordre dans le cadre d’une affaire de vol de vélo.
Au cours de la perquisition, il a « explosé » au moment de la saisie de son téléphone et commencé à insulter les cinq militaires présents, lesquels ont décidé de le placer en garde à vue pour outrages.
Dans la voiture, il donne des coups de pied et tente de se détacher puis, à la brigade d’Herbignac, flanque un premier violent coup de pied à une gendarme, au niveau du poignet.
Toute la journée va se dérouler ainsi, au gré des crises de fureur du prévenu, que les gendarmes ont eu toutes les peines du monde à contenir.
Certains ont été frappés, d’autres mordus.
« J’ai juste placé la main sur sa crosse »
Le jeune suspect a même tenté de s’emparer de l’arme de service à la ceinture de l’un d’eux alors qu’il tentait de le maîtriser au sol, avant de s’écrier :
« Si j’avais réussi à la prendre, je vous en aurais mise une à chacun et une pour moi après. »
« Je ne voulais pas la retirer de l’étui. J’ai juste placé ma main sur la crosse pour qu’il retire son genou de ma gorge », assure le mis en cause à l’audience.
Le jeune homme frêle et pale reconnaît les faits commis « sous le coup de la colère. Sans mon traitement pour la cocaïne, je ne suis pas moi même », et présente ses excuses.
Internement d’office
Ce « déchainement de violences » s’est poursuivi au centre hospitalier où il a été admis, tant et si bien qu’un internement d’office en psychiatrie a été décidé dans la soirée, avant une reprise de la garde à vue, dans des conditions un peu plus apaisées mercredi 1er février 2023.
Ballotté dans sa jeunesse de foyers en foyers, le jeune homme est en errance depuis sa majorité, dépendant aux drogues dures, héroïne notamment.
Pour ce « comportement inadmissible » symptomatique des « ravages de la drogue », le parquet réclame 3 ans de prison dont 18 mois avec un sursis probatoire de deux ans,
Me Maud Lesève, pour la défense, s’interroge sur « les effets du manque du Xanax. Quand on prend in fine la décision d’un placement d’office en psychiatrie, on ne peut que se dire qu’auparavant, il ne disposait pas de toutes ses facultés »
Parmi les victimes, une gendarme a une fracture à la main, et s’est vue délivrer une ITT de 8 jours, un autre devra faire l’objet d’un traitement VIH, le suspect lui ayant craché du sang au visage.
Parmi les obligations du sursis probatoire, suivre des soins et rechercher un travail.