Environnement
En Corrèze, gendarmes, pompiers et techniciens forestiers formés à la recherche des causes d’incendies
Publié le 30/06/2023 à 16h00
Observation des dégâts, de la végétation, le relevé d’indices commencent sur une scène de crime. « Oui, confirme le colonel Levebre, mettre le feu en forêt est juridiquement un crime ».?Photo : A.B © arnaud besnard
Volontaires ou accidentels : connaître les causes des départs de feu en Corrèze est désormais la mission de la CRRI, la cellule de recherche des causes et circonstances d’incendies nouvellement créée.
Gendarmerie, menottes, prison. C’est ce qui attend de plus en plus certainement les pyromanes, les responsables de départs de feux volontaires en Corrèze.
Une cellule spécifiquement dédiée à la recherche des causes et circonstances d’incendies (RCCI) vient d’être créée en Corrèze. Pas de « chef » attitré, mais le regroupement des services de gendarmerie, des sapeurs-pompiers du SDIS et des techniciens du CNPF, le centre national de la propriété forestière.
Toutes les compétences réunies
Pour la gendarmerie, ce sont les fameux « TIC », les techniciens de l’identification criminelle qui ont été formés à cette recherche d’indices en milieu naturel.
« Il s’agit très concrètement de réunir nos compétences particulières pour déterminer les causes d’un départ de feu, explique le lieutenant Coly, la cellule peut être réquisitionnée à la demande du procureur dès lors qu’il y a une suspicion d’incendie criminel ».
Les techniciens de la propriété forestière et leurs connaissances des strates végétales, les gendarmes et leur maîtrise des relevés de preuves, des prélèvements d’indices, les connaissances des pompiers quant au comportement du feu… « mettre bout à bout ces compétences, c’est mieux comprendre les départs de feu » globalise Loïc Loupret, le directeur de cabinet du préfet, car la plupart des incendies sont encore aujourd’hui d’origine inconnue.
L’écobuage qui tourne mal, le mégot jeté d’une voiture, des gamins qui font griller des Chamallow ou un barbecue sauvage… la part d’incertitude reste importante sur les causes d’incendie.
Prévention et stratégies plus pertinentes
« Hormis le feu volontaire, c’est aussi très important de connaître les causes et circonstances d’un incendie pour être plus pertinent dans notre stratégie de prévention ou dans la surveillance que nous pouvons exercer » précise encore Loïc Loupret.
La surveillance, elle peut être le fait de deux patrouilles motorisées de l’EDSR (escadron départemental de sécurité routière). Elles seront à l’œuvre tout au long de cet été 2023.
La finalité de cette cellule d’investigation sur les causes d’incendie, c’est bien de pouvoir traduire en justice les responsables de feux volontaires. « Si la CRRI confirme l’acte criminel, le procureur nommera un directeur d’enquête pour l’enquête, la cellule passe alors la main aux enquêteurs » indique le colonel Lefevre.
« Jusqu’ici, la Corrèze a été épargnée par les méga feux, mais c’est maintenant qu’il faut aller vers encore plus de professionnalisation » conclut Loïc Loupret.
Arnaud Besnard