DOSSIER : les violences intrafamiliales dans le Nord Pas de Calais
Par Rafaela Biry-Vicente, France Bleu Nord et France Bleu Jeudi 8 octobre 2015 à 7:00
Les rencontres de la sécurité de la police et de la gendarmerie proposent d’éclairer à Avesnes sur Helpe, la prévention des violences intra-familiales, des violences très présentes dans la région.
Toute la semaine les services de police et de gendarmerie du Nord organisent les rencontres de la sécurité pour mieux faire connaitre leur métier, au programme des démonstrations d’équipes cynophiles, de la sensibilisation aux gestes de premiers secours, de la sensibilisation aux risques de l’alcool ou des drogues, et à Avesnes sur Helpe, depuis hier et jusqu’à aujourd’hui vous pouvez rencontrer des professionnels qui luttent contre les violences intra familiales, et accompagnent ensuite les victimes mais aussi leurs auteurs.
Ce fléau touche particulièrement notre région, car les premières de ces violences ce sont les conjugales, et le Nord est 2° et le Pas de Calais 3° pour le nombre de faits commis avec plus de 4500 cas en 2014 sur la région, et on peut citer aussi les10 femmes mortes en 2013 sous les coups de leurs maris, mais il ne s’agit pas que de violences physiques, elles peuvent être sexuelles en cas de viol, bien évidemment aussi psychologiques, économiques quand le mari ou la femme coupe les vivres à l’autre, et enfin sociale quand il l’isole. Et les victimes ont encore du mal à parler, il faut libérer la parole explique Virginie Kles, sous préfète d’Avesnes sur Helpe.
Et puis il y a aussi les violences à l’encontre des enfants, coups, incestes mais aussi absence de soins, de nourriture, et même le fait d’être témoins tout simplement de la violence des parents, pour certains enfants c’est un vrai traumatisme. Et inversement de plus en plus d’enfants s’en prennent à leurs parents selon les professionnels, qu’ils soient petits, adolescents, et de plus en plus d’adultes obligés de revenir vivre chez leurs parents âgés à cause d’accidents de la vie explique Emilie Cuenca, responsable de la maison des familles AGSS à Maubeuge.
Dans l’ Avesnois, secteur particulièrement touché, les forces de l’ordre, le parquet, les associations et les collectivités se mobilisent depuis 4 ans ans pour faire baisser ce phénomène. Par exemple depuis 3 ans, le commissariat de Maubeuge et la gendarmerie d’Avesnes accueille une éducatrice spécialisée qui peut aussi intervenir à domicile pour écouter, orienter les victimes vers les structures d’aide, et puis à Fourmies, pour favoriser un meilleur repérage, des agents du CCAS, des maisons de quartier susceptibles de recevoir des victimes sont formés.
le reportage de Rafaela Biry Vicente
Les auteurs sont aussi pris en compte, les professionnels ne poussent pas forcément au dépôt de plainte, et orientent vers des thérapies conjugales; le parquet peut imposer des stages de conjugalité pour éviter les poursuites pénales. Souvent il y a alors des prises de conscience de l’auteur, et ensuite des suivis psychologiques ou autre et donc peu de récidives.