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Le - Dix mois de prison pour avoir conduit la révolte contre les gendarmes

Bethoncourt

Dix mois de prison pour avoir conduit la révolte contre les gendarmes

Le Bethoncourtois de 19 ans, jugé ce mardi en comparution immédiate, pour avoir soulevé une trentaine de jeunes en les invitant à s’en prendre à trois gendarmes, avec menaces de mort à la clé, a été reconnu coupable. Il a été conduit, dans la foulée, en prison.

Par Sam BONJEAN – Hier à 17:15 | mis à jour à 10:47

Devant l’hostilité, les menaces et les violences perpétrées, les gendarmes avaient dû se replier.  Photo d’illustration ER /Michael DESPREZ

Trois contre trente ! Le rapport de force était plus que déséquilibré. Les trois militaires qui intervenaient ce 17 avril rue Lavoisier à Bethoncourt ont vite été contraints de battre en retraite. « Vous n’êtes pas les bienvenus ici. On va vous crever, on va vous défoncer, on va vous niquer bande de fils de p… de gendarmes. On va chercher des renforts ».

Aux propos proférés par un jeune circulant à visage découvert sur un scooter ont succédé des actes. À savoir des jets de projectiles sur le trio des forces de l’ordre ; touché au visage, l’un des militaires a dû se faire poser quatre points de suture.

Audrey Berthault, la présidente du tribunal de Montbéliard, évoque le contexte : « Depuis quelques mois, la situation est très tendue à Bethoncourt ». Elle parle de rodéos et explique le pourquoi de cette tentative de contrôle des gendarmes mobiles sur une moto de cross. Sauf que devant la révolte affichée, force n’est pas restée à la loi.

L’enquête a permis d’identifier Adel H., comme étant le possible meneur. Trois jours après les faits, il était contrôlé au guidon du même scooter que celui décrit par les plaignants et vêtu d’une semblable doudoune couleur turquoise. « Je ne m’habille pas de la même façon tous les jours. Et puis c’est pas moi ! Le gendarme ment (N.D.L.R. : le militaire concerné, présent à l’audience, le reconnaît formellement). Je suis juste allé voir l’attroupement », se défend un prévenu plein de morgue, défiant du regard le gendarme et répondant aux questions des magistrats avec arrogance.

« Cet effet de masse qui laisse croire à un sentiment d’impunité »

Quand la présidente évoque ses antécédents judiciaires (6 condamnations), il s’énerve. « C’est du passé ! », dit-il. « Du passé très proche », rectifie le procureur. « Avec des similitudes avec les faits qui nous occupent aujourd’hui », complète la présidente. Le jeune majeur a déjà été condamné pour participation à un attroupement mais aussi pour des violences et des outrages à l’égard de représentants de l’autorité publique. Le procureur fustige « cet effet de masse qui laisse croire à un sentiment d’impunité ». En conséquence, il requiert 10 mois de prison ferme.

Du côté de la défense, Me Gonet admet que les violences urbaines sont un fléau récurrent mais elle veut croire -et essaie de faire croire- qu’il y a erreur sur la personne. « On a voulu monter un dossier parce qu’on connaît mon client. On veut un coupable idéal ». À la relaxe plaidée, le tribunal a répondu par une culpabilité totale. Au final, le Bethoncourtois est condamné à dix mois ferme (6 pour ces faits et 4 pour la révocation d’un précédent sursis) avec mandat de dépôt.

Source : www.estrepublicain.fr

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