Dans l’Orne, des ossements découverts dans le lit d’une personne âgée qui n’avait pas été vue depuis huit ans
Publié le 16/09/2022 à 20h35
Les gendarmes de l’Orne ont fait une découverte macabre ( Illustration) © Nicolas Jacquet
Dans un bourg de 1.500 habitants de l’Orne, c’est l’alerte canicule qui a déclenché des interrogations sur le sort d’une personne âgée, que ses voisins ne voyaient plus sortir de chez elle depuis plusieurs années. L’un de ses fils lui rendait cependant régulièrement visite… Les gendarmes ont trouvé des ossements dans le lit de la vieille dame.
Une enquête a été ouverte après la découverte fin août de divers ossements retrouvés dans la chambre d’une personne très âgée qui n’a pas été vue depuis plus de 8 ans à Bretoncelles (Orne), a-t-on appris vendredi auprès du parquet d’Alençon.
« Le mardi 30 août 2022, les techniciens en identification criminelle ont découvert, après de longues constatations, divers ossements notamment dans la chambre de la personne disparue », précise dans un communiqué la procureure de la République d’Alençon Laëtitia Mirande, confirmant une information du site d’information Actu.fr.
La disparition de la propriétaire du logement âgée de 99 ans avait été signalée la veille au parquet mais il s’est avéré qu’elle n’avait « pas été vue – physiquement- depuis plus de 8 ans », selon la magistrate.
Les enquêteurs ont découvert que l’un des fils de cette dame « se présentait régulièrement au domicile », mais que l’habitation n’était « plus alimentée en électricité », et que la consommation d’eau y était « faible depuis plusieurs années », ajoute la magistrate. Il n’avait pas signalé le décès de sa mère.
Des analyses des ossements sont en cours afin de « confirmer l’identité de la défunte », et « de procéder à la datation de la mort », selon le parquet.
Des investigations bancaires sont également en cours ainsi que des auditions, poursuit la même source.
Interrogé par l’AFP, le maire de Bretoncelles Daniel Chevée a affirmé que le fils, un sepuagénaire actuellement hospitalisé selon lui, « a dit le 30 août aux gendarmes que sa mère était morte dans son lit il y a 5 ans ».
Pourquoi n’avait-il pas signalé la mort de sa mère ?
Pourquoi cet homme « cultivé », « très impliqué dans la vie de la commune » avec son épouse n’a-t-il pas signalé ce décès ? « On peut imaginer qu’il a eu du mal psychologiquement à accepter la mort de sa mère sans doute. Je ne vois pas d’autres raisons », a supposé Daniel Chevée.
Les gendarmes, qui avaient fouillé en vain la maison le 29 août, ont trouvé le lendemain de « petits ossements » dans le lit de la vieille dame, a poursuivi l’élu. « Il n’y a pas de crâne ou autre. Tout est en poussière presque », a-t-il précisé.
L’épouse du septuagénaire était « interdite de séjour chez sa belle-mère depuis 41 ans », a ajouté Daniel Chevée. Elle n’a appris la disparition que fin août, selon l’édile.
Le maire, lui, ne s’en est aperçu qu’à la faveur de la surveillance pendant l’été des personnes âgées de sa commune de 1.500 habitants environ.