Gendarmerie : Des familles alertent sur l’état de délabrement des casernes
URGENCE • Les casernes de gendarmerie en France sont dans une situation déplorables, avec des logements insalubres et dangereux, dénoncent des familles
L.G.
Publié le 28/11/2024 à 21h26 • Mis à jour le 29/11/2024 à 09h14
La situation alarmante des logements des gendarmes fait de nouveau surface après un incident survenu à Saint-Malo le 22 novembre, où deux balcons se sont effondrés dans une caserne, relate un reportage de TF1. Malheureusement, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. A Dijon, une des gendarmeries les plus délabrées de France illustre l’ampleur du problème.
Des murs fissurés, des balcons décrépis et des installations électriques non conformes mettent en danger les familles qui y vivent. Dans ce reportage diffusé au 20h, des proches de gendarmes ont témoigné à visage caché, dévoilant des conditions de vie qui s’apparentent parfois à un véritable calvaire.
Des témoignages édifiants et accablants
Une femme de gendarme a décrit le quotidien de sa famille dans un logement insalubre, soulignant des problèmes multiples. « Les murs, c’est du papier. On entend tous nos voisins, on entend les chasses d’eau. L’électricité n’est pas du tout aux normes, donc c’est hyper dangereux pour les enfants. Régulièrement, quand je tire une prise, il y a une étincelle », a-t-elle confié à TF1.
En hiver, l’absence de chauffage complique encore les choses : « Il nous est déjà arrivé de devoir chauffer de l’eau dans une casserole pour remplir le bain pour les enfants. Ça pèse sur le moral parce qu’il fait froid, parce qu’on est énervés. Nos maris servent l’Etat et voilà ce qu’on a en remerciement. »
Un problème structurel et financier
Sur les 3.728 casernes en France, 430 nécessitent une rénovation urgente. Pourtant, en dix ans, 2,2 milliards d’euros de travaux n’ont pas été réalisés. Selon Bruno Belin, sénateur de la Vienne, les budgets alloués au paiement des loyers, souvent élevés, empêchent de financer les rénovations. « Il y a des arbitrages qui sont faits au niveau de la direction générale de la gendarmerie et puis évidemment au niveau du ministère. Ces travaux, malgré leur validation ou leur intérêt, n’ont pas été financés », explique-t-il au micro de TF1.
Pour 2025, 300 millions d’euros sont prévus pour rénover les logements et les espaces recevant du public, mais cela est loin de suffire. Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie nationale, insiste sur l’importance d’un investissement régulier : « L’entretien de l’immobilier de la gendarmerie, ce n’est pas simplement sur une année. C’est chaque année qu’il faut qu’on puisse investir. Donc oui, dans l’immédiat, elle est satisfaisante, mais il faut qu’on arrive à la pérenniser.