Denis Favier plaide pour une «culture de la modernisation» dans sa «feuille de route» pour la gendarmerie
La «feuille de route» présentée par le directeur général de la gendarmerie nationale aux commandants de régions et de groupements, mercredi 12 juin 2013 à Paris, comprend «trois axes». Il convient, selon Denis Favier, de «renforcer l’action opérationnelle et la ‘production de sécurité’» de la gendarmerie, «d’alléger l’administration et le fonctionnement de l’institution» et de «valoriser l’homme et ses compétences», indique le directeur général dans ce document auquel AEF Sécurité globale a eu accès. Il annonce la mise en œuvre d’une centaine de mesures concrètes et précise qu’une deuxième vague d’annonces traduisant la feuille de route interviendra en décembre 2013.
Denis Favier souhaite «insuffler à tous les échelons de l’institution un nouvel esprit pour une nouvelle gendarmerie», écrit-il dans sa feuille de route. L’objectif est notamment «d’entrer de plain-pied dans un nouveau cycle de vie de la gendarmerie […], celui de la consolidation des actions de l’institution et du renforcement de la portée de son action». Ce «nouvel esprit» implique un «esprit collectif», une «détermination» et une «philosophie du commandement» renouvelés, affirme le DGGN. «Conscients de la nécessité de combattre l’immobilisme, le confort des habitudes et les méthodes de travail du passé, il nous faut faire vivre l’esprit de réforme et instaurer, à tous les niveaux de responsabilité […], une culture de la modernisation qui combatte les lourdeurs et la résistance du changement».
«La conduite du changement et la modernisation s’inscriront au rang des critères d’évaluation des chefs», écrit Denis Favier. Ces mesures permettront à la gendarmerie de se «recentrer sur sa mission de service et de sécurité au profit de la population», mais aussi de «’retrouver de l’air’, du temps et de l’initiative» pour être ainsi «mieux armée pour se confronter à l’avenir», souligne-t-il.
120 MESURES NOUVELLES
Denis Favier indique avoir reçu, depuis sa nomination le 10 avril dernier, «plus de 1300 propositions remontées du terrain» à partir desquelles «500 mesures concrètes» ont été identifiées. Il précise que, pour 120 d’entre elles, il est possible de réserver une «suite favorable». Parmi ces mesures se trouve notamment la dotation de toutes les brigades de proximité d’un pistolet à impulsion électronique de «l’été 2013 à la fin 2015». Il décide également «d’allonger la durée des déplacements des escadrons de gendarmerie mobile en Corse de 45 à 60 jours » dès le mois de novembre 2013. La gendarmerie souhaite par ailleurs «simplifier la procédure de location de véhicules banalisés pour les unités de recherche, via un marché Ugap (Union des groupements d’achats publics)» à partir de juillet 2013. La livraison aux unités de «véhicules mieux équipés» et l’utilisation, dès le mois de juin 2013, de la visioconférence «pour les auditions de témoin et les confrontations à distance» sont aussi annoncées.
Le directeur général décide en outre d’«accentuer la présence des groupements de gendarmerie sur les réseaux sociaux», avec le lancement d’une expérimentation dans sept groupements départementaux à partir de septembre 2013. Il annonce son souhait de conforter le rôle des instances de représentation et de participation par la diffusion d’une circulaire sur le dialogue interne, qui est «en cours».
DES MESURES MISES À L’ÉTUDE
Au-delà de ces mesures, déjà inscrites au calendrier, d’autres sont «mises à l’étude». La gendarmerie envisage ainsi de «progresser dans l’adaptation de son dispositif territorial», notamment via la «dissolution d’unités de faible effectif et des groupes de commandement de petites compagnies», indique le DGGN. Elle doit également «mieux intégrer les évolutions rapides du cyberespace dans tous [ses] volets missionnels» et «poursuivre le processus de transfert de la mission de transfèrement judiciaire à l’administration pénitentiaire».
Denis Favier envisage par ailleurs de «faire évoluer le mode de désignation des membres du CFMG (conseil de la fonction militaire gendarmerie)», de «valoriser les affectations en unités sensibles par la mise en place d’une mobilité contractualisée» ou encore de «rénover les parcours de carrière des officiers».
Source : AEF Sécurité Globale – Dépêche n° 9201 – Paris, vendredi 14 juin 2013.