Denis Favier est nommé directeur général de la gendarmerie nationale en conseil des ministres
Le général Denis Favier, conseiller gendarmerie au cabinet du ministre de l’Intérieur, est nommé directeur général de la gendarmerie nationale en conseil des ministres, mercredi 10 avril 2013, comme l’annonçait AEF Sécurité globale le 29 mars dernier. Il succède à Jacques Mignaux, qui fait valoir ses droits à la retraite. Denis Favier a notamment commandé le GIGN de 1992 à 1997 et de 2007 à 2011. Avant d’entrer au cabinet de Manuel Valls en mai 2012, il était commandant de la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité de Paris.
Outre la nomination de Denis Favier, le conseil des ministres valide la nomination de Bernard Bajolet au poste de directeur général de la sécurité extérieure. Il occupait jusqu’à présent le poste d’ambassadeur de France en Afghanistan. Il avait été coordonnateur national du renseignement de 2008 à 2011.
Source : AEF Sécurité « globale (ex-AISG) » – Dépêche n° 8778 – Paris, mercredi 10 avril 2013.
Conseiller de Manuel Valls depuis mai dernier, ce supergendarme, qui a commandé le GIGN à deux reprises, a été nommé, mercredi, en Conseil des ministres, directeur général de la gendarmerie nationale.
Un conseiller de Manuel Valls, professionnel incontesté considéré comme l’un des plus doués de sa génération, prend la tête de la maréchaussée. À 53 ans, Denis Favier a été nommé, mercredi, en Conseil des ministres, directeur général de la gendarmerie nationale, institution héritière de huit siècles d’histoire et comptant aujourd’hui quelque 100.000 hommes dans ses rangs.
Promu au grade de général d’armée (cinq étoiles) pour l’occasion, Denis Favier a mené une carrière exemplaire.
Libérer les 227 otages de l’Airbus A-300 d’Air France
Né le 18 mai 1959 à Lons-le-Saunier (Jura), le général Favier, fils d’un sous-officier du Génie, intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan dont il sort dans la botte en 1982. Ce fort en thème n’a que 23 ans quand il choisit de servir dans la gendarmerie
Après avoir fait ses premières armes dans la gendarmerie mobile à Baccarat en Lorraine puis comme instructeur à Saint-Cyr, il dirige la compagnie de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne avant d’être bombardé à la tête du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), unité d’élite qu’il a commandé à deux reprises. Deux passages décisifs qui, pour des raisons différentes, ont forgé le destin de ce militaire hors norme. Patron une première fois des supergendarmes de 1992 à 1997, il avait mené en décembre 1994 l’assaut de cette unité d’élite pour libérer les 227 otages de l’Airbus A-300 d’Air France à Marignane (Bouches-du-Rhône) détourné par un commando islamiste.
Alors jeune chef d’escadron, il engage cette opération à très hauts risques sous l’œil des caméras de télévision. Deux passagers sont exécutés, 63 otages sont relâchés par les islamistes et 173 sont libérés sains et saufs. Les quatre pirates de l’air sont tués, neuf gendarmes du GIGN sont blessés. L’opération, menée en 20 minutes d’intenses fusillades émaillées d’explosion de grenades offensives, mettait fin à 54 heures d’angoisse. Plus tard, l’enquête démontrera que les fous d’Allah avait eu pour dessein de faire redécoller l’avion pour le faire tomber sur Paris pour faire exploser la Tour Eiffel.
Message fort
Denis Favier était revenu ensuite diriger le GIGN de 2007 à 2011. Le supergendarme, aussi excellent stratège, pilote la réorganisation de l’unité d’intervention pour la hisser parmi l’élite mondiale, comptant désormais près de 400 hommes. En avril 2008, une fois encore au cœur de l’action, il a été «tarponné» – parachutage en pleine mer – dans le cadre de l’opération «Thalatine» de libération des otages du Ponant dans le golfe d’Aden.
Entre ses deux commandements au «GI», Denis Favier a été patron du groupement de gendarmerie de la Haute-Savoie, où il a montré ses qualités d’organisateur lorsqu’il a été chargé de la sécurité du sommet du G8 à Évian en 2003.
Nommé chef du bureau des officiers à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), excellente tour de contrôle pour peaufiner de 2003 à 2007 ses connaissances d’un corps dont il est devenu, sinon une icône – terme que sa modestie réfuterait -, un emblème.
Général de division depuis 2010, Denis Favier est diplômé de et breveté du Collège interarmées de défense (CID) et commandeur de la Légion d’honneur. Marié à une institutrice, il est père de quatre enfants. En nommant un homme du sérail et d’une telle trempe à la tête de la gendarmerie, jusqu’alors dirigée par le général d’armée Jacques Mignaux, Manuels Valls adresse un message fort à l’adresse un corps à la recherche des nouveaux gages de confiance.